À l'heure où le coût des énergies ne cesse de grimper en France, de nombreuses mesures ont été déployées par le gouvernement dans le but de réaliser des économies énergétiques. Parmi les bâtiments les plus énergivores, le Palais de l'Élysée est considéré comme une passoire thermique qui vaut plusieurs milliers d'euros chaque année à l'État.
Le Palais de l'Élysée, une passoire thermique ?
Le 17 septembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, s'est prononcé sur le sujet sur le plateau de France Inter. Lors de son discours, il a affirmé que « L’État doit montrer l’exemple sur la rénovation des bâtiments ». Toutefois, il est important de souligner qu'il s'agit d'un projet de taille pour l'État, qui s'est fixé comme objectif de réaliser la rénovation de 400 millions de m² de bâtiments publics avant 2050. Un budget de 500 milliards d'euros est consacré à cette opération.
Par ailleurs, le premier bâtiment concerné par ces rénovations n'est autre que le Palais de l'Élysée, un monument historique qui comporte de nombreuses défaillances thermiques. Le gouvernement prévoit, par conséquent, de réaliser plusieurs modifications pour réduire la consommation énergétique de ce bâtiment. Des travaux massifs sont prévus pour les jours à venir, dont l'installation d'un système de chauffage à géométrie. « C’est un peu dur de dire que c’est une passoire thermique, car ce bâtiment a 300 ans et un caractère de monument historique. Mais c’est sûr qu’il n’est pas performant », explique le directeur général des services de l’Élysée, Yannick Desbois.
Un bâtiment classé F doté de mauvaises performances énergétiques
D'après un rapport de la Cour des comptes, publié en 2022, « il est établi que les performances énergétiques des bâtiments sont assez mauvaises, à l’instar d’un grand nombre d’autres monuments historiques. ». De même, selon le rapport sénatorial paru en juillet 2023, ce monument historique est classé F. Et pour cause, l'Élysée présente de nombreuses anomalies. Tout d'abord, son plafond est très haut et ses fenêtres, à simple vitrage, atteignent 4 à 5 mètres de hauteur. De plus, la climatisation n'est installée que dans les pièces de réception. Par conséquent, « il fait froid l’hiver et plutôt très chaud l’été », selon Gaspard Gantzer, conseiller du président socialiste François Hollande. Une situation, qui a induit l'usage de chauffage d'appoint ou de climatisation de fortune au niveau des bureaux.
La défaillance thermique du bâtiment avait été signalée une première fois en 2007, par Emmanuelle Mignon, l’ancienne directrice de cabinet et conseillère de Nicolas Sarkozy. Elle avait d'ailleurs pris l'initiative de retarder la date d'allumage du chauffage cette année-là, dans l'espoir de réaliser des économies. Depuis, des rénovations ont été effectuées, mais elles n'ont pas permis d'améliorer les performances thermiques de l'édifice. Ce n'est qu'en 2022 qu'un réel chantier a été déployé, avec la rénovation des toitures et le remplacement des chaudières au fioul par d'autres qui fonctionnent au gaz. Cette année, l'État a pris la décision d'accélérer les rénovations, en entamant l'installation d'un chauffage géothermique, qui permettrait de réduire jusqu'à 80% l'émission de dioxyde de carbone du bâtiment.