Les prix du pétrole ont flambé ces derniers jours. Cette tendance haussière devrait continuer jusqu'à la fin de l'année au moins. Cette situation impacte évidemment les prix des carburants qui connaissent une flambée spectaculaire en France. Face à cette situation, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, avait appelé le gouvernement à mettre en place une ristourne « de 15 à 20 centimes pour tous » sur les prix à la pompe.
En réponse, le ministre de l'Économie a opposé un niet catégorique. Bruno Le Maire a considéré que cette proposition n'est ni « cohérente » ni « responsable ». « La proposition de Xavier Bertrand coûte 12 milliards d’euros et n’est pas cohérente avec nos objectifs budgétaires et la sortie du quoi qu’il en coûte », avait-il plaidé. « On reproche à l’État d’augmenter les taxes, il ne faut pas les augmenter soi-même », a-t-il ajouté.
Ce mardi 5 septembre, le président de la région des Hauts-de-France est revenu à la charge, en commentant les propos du ministre de l'Économie. Pour lui, l’évaluation de la ristourne sur les carburants à 12 milliards d’euros par le gouvernement, « c’est n’importe quoi, c’est un mensonge ».
Intervenant sur France Bleu dans l'émission « Ma France », Xavier Bertrand, très remonté contre le gouvernement, indique : « L’an dernier, la ristourne avait atteint de la part de l’État 30 centimes. Je propose 15 centimes. 30 centimes, ça avait coûté pour le budget 8 milliards d’euros, et moi je propose la moitié comme ristourne et ça va coûter 50% de plus ? Mais il se moque de qui, là ! » Et d'ajouter : « S’ils n’ont pas envie de le faire, qu’ils l’assument, mais qu’ils ne nous racontent pas des bobards ».
Xavier Bertrand revendique toujours la ristourne sur les carburants
Revenant sur l'impact de la hausse des prix des carburants sur le portefeuille des Français, Xavier Bertrand souligne : « La vérité, c’est qu’on a aujourd’hui un litre d’essence qui est quasiment à 2 euros et on dit aux Français : il va falloir que vous vous y habituiez. Le rôle du gouvernement, c’est de trouver des solutions pour les drames du pouvoir d’achat du niveau de vie des Français ».
Il accuse ainsi le gouvernement de fuir ses responsabilités et de laisser les Français seuls face à cette flambée des prix des carburants. Il explique, par ailleurs, qu'« avec la TVA, le gouvernement s’enrichit quand il y a une hausse du carburant. Parce que la TVA s’applique sur la TICPE [la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques] et elle s’applique aussi sur le prix du pétrole. Quand les prix augmentent, les caisses de l’État gonflent. Je demande juste qu’elles n’augmentent pas plus, et qu’on rende ça aux Français. Je ne propose pas 30 centimes, ni 50 centimes, mais déjà qu’on s’éloigne de cette barre des 2 euros ». Il conclut qu'il ne continuerait à réclamer cette aide : « Je ne lâcherai pas ce sujet, car c'est vraiment une plaie, le prix du carburant pour les Français ».