Pass Culture : un dispositif coûteux et peu efficace, selon la Cour des comptes

La Cour des comptes critique le Pass Culture pour son coût élevé et son efficacité limitée. Le dispositif bénéficie surtout aux jeunes déjà familiarisés avec la culture, renforçant les inégalités sociales. Des réformes sont proposées, comme un meilleur ciblage des bénéficiaires et une diversification des offres pour toucher un public plus large.

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Une photo d'un tableau où est écrit Pass culture avec une passante floutée
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Le Pass Culture, lancé en 2021 pour favoriser l’accès des jeunes à la culture, fait aujourd’hui l’objet de vives critiques. Dans un rapport publié le 17 décembre 2024, la Cour des comptes estime que ce dispositif coûte cher, rate ses objectifs de démocratisation culturelle et nécessite une réforme en profondeur.

Initialement conçu pour offrir un crédit de 300 euros aux jeunes de 18 ans, le Pass Culture permet d’accéder à des activités ou biens culturels, tels que les livres, spectacles, places de cinéma ou encore des services de streaming. Pourtant, le bilan est jugé mitigé par la Cour des comptes. Avec une dépense totale passée de 92 millions d’euros en 2021 à 244 millions en 2024, le dispositif est pointé du doigt pour son manque d’efficacité.

Selon le rapport, près de 16 millions d’euros ont été indûment alloués à des escape games, des activités jugées inéligibles. Le ministère de la Culture a depuis réagi en retirant 500 offres, tout en plafonnant à 100 euros le montant alloué pour les services numériques. Malgré ces ajustements, la Cour note un « impact limité » sur la diversification des pratiques culturelles. Bien que 84 % des jeunes de 18 ans aient activé leur Pass, ce chiffre tombe à 68 % pour les jeunes issus des classes populaires, pourtant la cible prioritaire.

Un dispositif critiqué pour son effet d’aubaine

La Cour des comptes met en évidence un effet d’aubaine : le Pass Culture intensifie surtout des pratiques culturelles déjà bien ancrées, au lieu de toucher des publics éloignés de la culture. En réponse, Rachida Dati, ministre de la Culture, reconnaît le problème : « Je partage l’observation de la Cour concernant le caractère insuffisamment universel du Pass Culture et sa capacité limitée à lutter contre la reproduction sociale des pratiques culturelles ».

Elle ajoute que des mesures seront prises pour rendre le dispositif plus qualitatif : « Dès ma nomination en janvier 2024, j’ai souhaité engager un chantier de transformation pour encourager la diversification des pratiques culturelles », a-t-elle ajouté.

Des pistes de réforme pour le Pass culture à envisager

La Cour recommande un recalibrage du dispositif, soulignant que « tout statu quo apparaît comme non tenable ». Parmi les solutions envisagées : réduire le montant du crédit alloué, introduire des critères sociaux ou territoriaux pour mieux cibler les bénéficiaires, et encourager les établissements culturels à s’ouvrir davantage aux détenteurs du Pass.

En conclusion, bien que le Pass Culture permette à certains jeunes de découvrir des activités culturelles, il échoue pour l’instant à remplir pleinement son rôle de démocratisation culturelle. Avec des coûts en forte hausse et des résultats mitigés, une réforme s’impose pour garantir son efficacité à long terme.

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