Fiscalité : La Banque de France plaide pour des hausses d’impôts ciblées

Face à la détérioration des finances publiques, la Banque de France tire la sonnette d’alarme. Dans un contexte économique fragile, marqué par une faible croissance et une dette croissante, son gouverneur, François Villeroy de Galhau, propose des hausses d’impôts sélectives. Une solution qui ne viserait ni les PME ni les classes moyennes, tout en insistant sur la nécessité d’une gestion plus efficace des dépenses publiques.

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La devanture de la Banque de France qui plaide pour une hausse des impôts
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Le gouverneur de la Banque de France alerte sur la situation préoccupante des finances publiques françaises. Alors que la croissance économique ralentit, François Villeroy de Galhau plaide pour des hausses d’impôts ciblées et un meilleur contrôle des dépenses afin de redresser le budget national.

En bref :

  • La Banque de France alerte sur la détérioration des finances publiques et la faible croissance économique.
  • Des hausses d’impôts ciblées sont envisagées, épargnant les PME et les classes moyennes.
  • Une meilleure gestion des dépenses publiques est nécessaire pour redresser la situation budgétaire.

Dans un entretien récent, François Villeroy de Galhau a dévoilé des prévisions économiques dégradées pour 2025. La Banque de France anticipe désormais une croissance limitée à 0,9 %, contre 1,2 % initialement prévu. Ce ralentissement économique intervient dans un contexte où l’inflation est désormais sous contrôle, mais où la dette publique française continue de peser lourdement. Les intérêts de la dette, par exemple, dépassent aujourd’hui le budget de l’Éducation nationale, illustrant la gravité de la situation. Par ailleurs, l’écart de taux d’emprunt avec l’Allemagne (le « spread ») s’est accru, passant de 0,5 % en 2023 à 0,8 % en 2024, ce qui renforce le coût du financement pour l’État français.

Des hausses d’impôts ciblées mais équilibrées

Pour redresser les finances publiques, la Banque de France estime que des hausses d’impôts sélectives seront nécessaires. François Villeroy de Galhau précise toutefois que ces augmentations ne doivent pas affecter les PME ni les classes moyennes, déjà fragilisées par le contexte économique. L’objectif est d’épargner ces acteurs essentiels à la vitalité économique tout en recherchant une contribution équilibrée des autres segments fiscaux. Le gouverneur appelle également à une meilleure utilisation de l’argent public.

Avec une dépense publique représentant 57 % du PIB, contre 47,7 % en moyenne dans la zone euro, il estime qu’un ajustement même partiel de cet écart permettrait de générer des économies significatives, évaluées à 260 milliards d’euros. Si François Villeroy de Galhau reconnaît une victoire quasi acquise contre l’inflation, désormais à 1,7 % en France, il rappelle que cette maîtrise ne suffira pas à elle seule pour restaurer la santé des finances publiques. En effet, bien que la stabilisation des prix ouvre la voie à une possible baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE), cette mesure ne résout pas les faiblesses structurelles de l’économie française.

Une hausse des impôts couplée à d’autres mesure pour restaurer la crédibilité économique de la France ?

Selon le gouverneur, l’effort de redressement nécessite une combinaison de rigueur budgétaire, d’efficacité des dépenses publiques et d’une répartition équitable de l’effort fiscal. Cette stratégie est essentielle pour restaurer la crédibilité financière de la France et renforcer son influence au sein de l’Europe. La dégradation actuelle, si elle n’est pas maîtrisée, pourrait fragiliser durablement la position du pays sur la scène économique internationale.

La Banque de France appelle à des mesures pragmatiques pour stabiliser les finances publiques, avec des hausses d’impôts ciblées et une réduction des dépenses inefficaces. Sans une action coordonnée, le poids de la dette et le ralentissement économique risquent de compromettre la croissance à long terme. Un équilibre délicat qui repose sur des choix budgétaires réfléchis et responsables.

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