Les passoires thermiques continuent de faire les frais des nouvelles réglementations en matière d’efficacité énergétique. À l’approche de la loi interdisant la location des biens notés F et G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), les prix de revente de ces logements sont en chute libre.
Les logements passoires thermiques, c’est-à-dire ceux ayant un DPE de classe F ou G, sont de plus en plus difficiles à vendre. Alors que les propriétaires cherchent à se débarrasser de ces biens avant les nouvelles restrictions légales de location, la décote sur ces biens se fait de plus en plus importante. Selon le bilan 2024 des Notaires de France, présenté ce lundi 16 décembre, les passoires thermiques subissent une perte de valeur de 7 à 15 % par rapport aux biens classés D, selon les régions. La situation est particulièrement préoccupante pour les propriétaires de logements classés G, qui ne pourront plus les louer à partir du 1er janvier 2025.
Cette chute des prix varie grandement selon la localisation géographique des biens. Dans des régions comme le Nord ou l’Est de la France, où les hivers sont plus rigoureux, la décote est bien plus marquée. Les logements classés F et G peuvent y perdre jusqu’à 15 % de leur valeur. En revanche, dans des zones comme l’Île-de-France, la décote reste relativement moins importante en raison de la tension sur le marché immobilier. À Paris, par exemple, un bien mal noté thermiquement reste attractif pour les investisseurs malgré son inefficacité énergétique.
La pression législative et son impact sur le marché
L’effet de la réglementation sur le marché des passoires thermiques se fait sentir particulièrement sur les prix. En effet, la loi impose des obligations de rénovation énergétique, avec des échéances fermes qui approchent. À partir de 2025, les logements G seront interdits à la location, et ceux classés F devront également se conformer aux normes d’ici 2028. Cette contrainte législative pèse lourdement sur les prix de vente, car les propriétaires préfèrent se débarrasser de ces biens avant d’être obligés de réaliser des travaux coûteux pour les mettre aux normes.
Quel impact sur les acquéreurs ?
Les acheteurs, quant à eux, profitent de cette baisse des prix pour acquérir des biens immobiliers à des tarifs bien inférieurs à la moyenne, comme l’indique Capital. Les primo-accédants, notamment, sont les grands gagnants de cette situation. Ces acheteurs prennent souvent le risque d’acheter un bien à rénover pour pouvoir en faire leur résidence principale. D’autres investisseurs, en revanche, se contentent d’acquérir ces biens à bas prix dans l’espoir de les rénover pour les revendre ultérieurement, profitant ainsi des avantages fiscaux liés à la rénovation énergétique.
Le marché des passoires thermiques semble bel et bien en crise, et cette situation devrait se prolonger jusqu’à la mise en œuvre complète de la réglementation sur les DPE. Le secteur immobilier fait face à des ajustements importants qui risquent de peser sur l’ensemble du marché, notamment dans les zones où les biens énergivores étaient traditionnellement plus abordables. En attendant, les propriétaires de passoires thermiques doivent se préparer à voir la valeur de leurs biens chuter, et ce, dans les années à venir.
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