Un Français sur trois renonce, souvent par méconnaissance ou par complexité administrative, aux aides sociales auxquelles il a droit. Parmi les prestations les plus négligées figurent l’Aspa, les APL et le RSA. Ce non-recours massif reflète des lacunes dans l’accès à l’information et l’accompagnement des bénéficiaires potentiels.
RSA, APL, prime d’activité… Une grande majorité de Français éligibles passent à côté de ces aides de la CAF
Les aides sociales jouent un rôle clé dans la lutte contre les inégalités et la précarité en France. Pourtant, une part importante des bénéficiaires potentiels y renonce. D’après les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), environ 30 % des personnes éligibles ne sollicitent pas les prestations auxquelles elles ont droit.
Ce chiffre est encore plus élevé pour certaines aides spécifiques, atteignant 50 % dans certains cas, ce qui soulève des interrogations sur les raisons de ce non-recours massif. Selon la plateforme Klaro, qui a publié son classement des aides sociales les moins réclamées, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) figure en haut de la liste. Il s'agit pourtant d'une aide qui offre jusqu’à 1 000 € mensuels aux retraités modestes. Près de 50 % des bénéficiaires potentiels ne la demandent pas, souvent en raison d’un manque d’information ou d’une méfiance administrative. Ce constat est particulièrement alarmant pour une population âgée souvent confrontée à des difficultés financières accrues.
Les aides au logement, telles que l’aide personnalisée au logement (APL) ou l’allocation de logement familial (ALF), connaissent également un taux de non-recours élevé, avoisinant les 47 %. Ces prestations, pourtant cruciales pour alléger la charge locative des ménages modestes, restent largement sous-utilisées.
Le RSA et la prime d’activité : des millions d’euros non versés
Le revenu de solidarité active (RSA), conçu pour soutenir les personnes sans emploi ou aux revenus très faibles, n’est pas réclamé par environ 600 000 personnes, soit 34 % des bénéficiaires éligibles. La prime d’activité, destinée aux travailleurs aux revenus modestes, connaît une situation similaire, comme le précise le rapport de la plateforme Klaro, relayé par RMC. Toutefois, ces aides pourraient représenter plusieurs centaines d’euros par mois, un apport significatif pour les ménages modestes.
Le non-recours s’explique par plusieurs facteurs. La complexité administrative est souvent citée comme le principal obstacle, combinée à la peur de faire des erreurs ou d’être stigmatisé. De plus, beaucoup de bénéficiaires potentiels ignorent qu’ils sont éligibles. La crainte d’un contrôle ou d’un éventuel remboursement en cas d’erreur dissuade également de nombreuses personnes.
Comment réduire ce non-recours ?
Pour surmonter ces obstacles, il est nécessaire de simplifier les démarches administratives et de renforcer les campagnes d’information. Des plateformes comme Klaro commencent à jouer un rôle clé en accompagnant les Français dans leurs demandes, mais cela reste insuffisant. Une automatisation partielle des droits, où les aides seraient attribuées de manière proactive, pourrait également réduire ce problème de manière significative.
Chaque année, des millions d’euros restent inutilisés faute de demande, alors qu’ils pourraient transformer le quotidien de milliers de foyers modestes. Combattre ce non-recours est un impératif social et économique.