Alors que le Smic bénéficie généralement d’une augmentation mécanique au 1ᵉʳ janvier, aucune revalorisation n’est prévue pour début 2025. Cette situation découle d’une hausse anticipée appliquée dès novembre 2024, à la suite de la décision de Michel Barnier, alors Premier ministre.
La revalorisation annuelle du salaire minimum*repose sur deux indicateurs clés : l’inflation pour les ménages aux revenus les plus faibles et le gain de pouvoir d’achat des salaires de base ouvriers et employés. Ces indicateurs auraient justifié une augmentation de 1,9 % au 1ᵉʳ janvier 2025, mais cette hausse a été anticipée par une décision prise en octobre 2024.
Ainsi, dès le 1ᵉʳ novembre 2024, une revalorisation de 2 % a été appliquée, dépassant légèrement l’ajustement attendu pour janvier 2025. Selon certains experts qui se sont exprimés dans le journal Les Echos, cette anticipation rend inutile toute nouvelle augmentation au début de l’année. Le Smic restera donc fixé à 1 801 euros mensuels pour 35 heures par semaine, soit 11,88 euros brut de l’heure. En net, cela représente 1 426 euros mensuels.
Plusieurs revalorisations du SMIC depuis 2020
Depuis 2020, le Smic a connu une augmentation globale de 17 %, répartie sur neuf revalorisations, dont quatre ont été anticipées pour répondre à des périodes d’inflation élevée. Ces ajustements ont permis de compenser une partie de la hausse des prix, estimée à environ 15 % sur la même période.
Cependant, cette dynamique a aussi eu des effets sur le marché de l'emploi. Selon la Dares, le nombre de salariés rémunérés au Smic a progressé de 50 % entre 2021 et 2023, atteignant 3,1 millions de personnes. Ce chiffre souligne l’importance du Smic dans le paysage salarial français, mais reflète également les difficultés des entreprises à relever les salaires au-delà du minimum légal.
Une décision économique et politique
L’absence de revalorisation automatique en janvier 2025 s’inscrit dans une logique de stabilité économique. Les autorités ont choisi d’éviter une nouvelle augmentation afin de limiter les pressions sur les coûts salariaux pour les entreprises. Cette décision permet également de maîtriser les équilibres budgétaires, dans un contexte où les marges des entreprises restent sous tension.
Pour autant, le nouveau Premier ministre François Bayrou pourrait intervenir à tout moment en faveur d’un coup de pouce exceptionnel. Une telle décision, bien que peu probable à court terme, serait saluée par les syndicats, qui dénoncent une érosion continue du pouvoir d’achat des ménages.
Quels impacts pour les salariés au Smic ?
Avec le gel de la revalorisation au 1er janvier 2025, les salariés rémunérés au Smic devront faire face à une stagnation de leur revenu, dans un contexte où les prix des produits alimentaires et de l’énergie restent élevés. Bien que la revalorisation de novembre 2024 ait été légèrement supérieure à l’inflation prévue, elle ne répond pas totalement aux besoins exprimés par les syndicats, qui réclament une meilleure prise en compte du coût de la vie.
Cette décision pourrait également raviver les débats sur les mécanismes d’ajustement du Smic et leur capacité à protéger le pouvoir d’achat des plus modestes. À moyen terme, les discussions autour d’une réforme du calcul du Smic pourraient prendre de l’ampleur.
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