La censure du gouvernement Barnier n’a pas provoqué de chaos immédiat, mais Pierre Moscovici alerte sur une fragilisation de la crédibilité de la France. Avec un déficit budgétaire élevé et des réformes en suspens, l’urgence d’un nouveau gouvernement pour restaurer la confiance et éviter des répercussions à long terme est soulignée.
Censure du gouvernement : sans être alarmiste le président de la Cour des comptes alerte sur une perte de crédibilité
La censure du gouvernement de Michel Barnier, survenue début décembre, n’a pas provoqué de chaos immédiat sur les marchés financiers ou les institutions, selon Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes. Cependant, il alerte sur une perte progressive de crédibilité pour la France et souligne les risques économiques à long terme si aucune action rapide n’est entreprise.
Une situation sous contrôle, mais des incertitudes croissantes
Intervenant ce dimanche sur LCI, Pierre Moscovici a tempéré les inquiétudes : « La censure n'est ni une catastrophe ni quelque chose d'anodin. Les marchés n'ont pas frémi, et notre crédit reste surveillé, bien que fragilisé. » Toutefois, il avertit que l'incertitude politique actuelle pourrait nuire à la position de la France sur la scène internationale.
La démission du gouvernement Barnier laisse en suspens des questions budgétaires cruciales, notamment la réduction du déficit public, initialement prévue à 5 % du PIB pour 2025. Le déficit est actuellement estimé à 6,1 % du PIB pour 2024, bien au-dessus des prévisions initiales de 4,4 %.
Des réformes budgétaires en jeu selon le président de la Cour des comptes
Pour éviter un blocage institutionnel, une loi spéciale pourrait être adoptée pour assurer la continuité des services publics tout en reportant les discussions sur un budget détaillé. Le président de la Cour des comptes estime que cette solution, bien que temporaire, risque de maintenir un déficit proche de 6 %. Il appelle le futur gouvernement à « réduire nettement le déficit pour restaurer la capacité d’action de la France ».
Cette situation intervient dans un contexte où le président du Medef, Patrick Martin, évoque une possible entrée en récession. Moscovici, plus mesuré, considère que la France n'est pas en récession, mais souligne « une pente économique plus sévère », nécessitant des ajustements rapides.
Appel à la responsabilité politique
Moscovici met en garde contre une « perte de crédibilité progressive », une situation où la France pourrait progressivement s’effacer des radars économiques internationaux. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a insisté sur l’urgence de trouver un compromis budgétaire avant le 31 décembre, tout en appelant à la formation rapide d’un nouveau gouvernement.
François Bayrou, pressenti pour succéder à Michel Barnier, s’est déclaré prêt à « aider à sortir de cette crise », sans confirmer sa candidature. Le choix du futur Premier ministre et les priorités de son gouvernement seront déterminants pour rassurer les marchés et relancer les réformes budgétaires.
Une situation critique à surveiller
Si le chaos immédiat est écarté, les défis politiques et économiques qui attendent la France restent considérables. La réduction du déficit, le maintien de la stabilité institutionnelle et la préservation de la crédibilité internationale sont autant de priorités pour éviter un affaiblissement durable. La nomination rapide d’un nouveau gouvernement sera cruciale pour relever ces défis dans les semaines à venir.