En plus du bonus écologique qui va considérablement baisser, le gouvernement pourrait ne pas reconduire la prime à la conversion l’année prochaine. Avec de telles mesures, le marché de l’automobile en France pourrait donc prendre un sacré coup, en particulier celui des voitures neuves. Cela ne présage rien de bon, d’autant plus que le marché est déjà mal en point. En novembre, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de façon considérable par rapport à l’année précédente.
Voitures neuves : le nombre d’immatriculations est en nette baisse
Avec un pouvoir d'achat fragilisé depuis la pandémie de Covid-19, les Français achètent de moins en moins de voitures neuves, comme le démontrent les derniers chiffres enregistrés pour le marché automobile français.
Pour encourager les automobilistes à acheter des voitures électriques, le gouvernement a mis en place une aide financière nommée « bonus écologique ». Cependant, avec un déficit public qui atteint des sommets, à partir de janvier 2025, son montant va sévèrement baisser. À partir de l'année prochaine, le montant du bonus écologique sera réduit de 1 000 à 3 000 euros, et ce sont les ménages les plus modestes qui seront les plus touchés par cette mesure.
Ce n'est pas tout : pour faire d'autres économies, le gouvernement pourrait également mettre fin à la prime de conversion. Pour rappel, cette aide est destinée aux conducteurs qui souhaitent remplacer leur voiture à moteur thermique par un modèle électrique, et son montant peut atteindre jusqu'à 5 000 euros. Avec toutes ces mesures, le marché automobile risque donc d'être fortement pénalisé, alors qu'il est déjà en pleine crise.
D'après des données des constructeurs publiées dimanche, les ventes de voitures neuves (électriques comme thermiques) sont en baisse. En novembre, 133 318 voitures neuves ont été immatriculées, ce qui représente une baisse de 12,7 % par rapport à l'année précédente, indique la Plateforme automobile (PFA). « Nous sommes sur des niveaux vraiment très bas, avec une baisse de 23,4 % par rapport à 2019, avant la crise », a commenté Marc Mortureux, directeur de la PFA.
Les ventes de voitures neuves pourraient baisser davantage
Avec cette baisse des ventes, c'est tout le secteur automobile français qui est impacté. Pour cause, au sein de cette industrie « qui vit sur les volumes », cela crée de grosses difficultés pour l'ensemble du tissu industriel, notamment les fournisseurs automobiles, indique le directeur de la PFA. Dans les prochains mois, il est difficile d'envisager un redressement des ventes, en raison des grandes difficultés financières que traverse le secteur.
Par exemple, le marché de l'électrique a enregistré une forte baisse de la demande, ce qui impacte donc toute la chaîne de production. De plus, dans les prochains mois, des milliers de postes seront supprimés, et le secteur automobile fait justement partie des industries concernées par des plans sociaux. D'ailleurs, le groupe Stellantis a déjà annoncé la suppression de 250 postes d'intérimaires dans son usine de Rennes.
La situation politique de la France n'arrange pas les choses. « Nous sommes dans un contexte où il y a énormément d'incertitudes sur le plan politique, il y a une certaine remontée de la crainte du chômage, (...) cela n'incite pas les gens à faire de gros achats », a expliqué Marc Mortureux.