Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, Michel-Édouard Leclerc déclare que les prix ne sont pas sur le point de reculer au niveau des supermarchés, malgré la baisse de l’inflation. Selon lui, les tarifs sont loin de se rapprocher de ceux appliqués avant la crise sanitaire.
Les Français ne doivent pas s’attendre à une baisse de prix, selon Michel-Édouard Leclerc
Après le recul important de l'inflation, constatée depuis le début de 2024, les consommateurs s'attendaient à une baisse effective des prix au niveau des rayons. Selon Michel-Édouard Leclerc, il n'en sera rien. Le président du groupe Leclerc est radical : un retour aux prix d'avant le covid 19 n'est pas possible pour l'heure.
« Toute l’inflation qui a été prise les trois années précédentes, elle est dans la poche de quelqu'un ou elle est allée dans l'investissement de quelqu'un, et elle ne reviendra pas sous forme de bonus de -20% ou -30% dans les trois mois qui viennent dans la poche du consommateur », a-t-il déclaré sur l'émission Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat. Il confirme, par conséquent, qu'aucune diminution de prix n'est à prévoir pour le moment, tout en faisant part de sa volonté d'œuvrer dans le sens de la baisse à travers de prochaines négociations.
« Il va s'ouvrir une période de négociations pour laquelle nous sommes en train de recevoir les tarifs des grands fournisseurs. Toutes les demandes de tarifs sont à la hausse. Évidemment, je peux vous dire, foi de Leclerc, qu'on va aller chercher des baisses, notamment dans des secteurs où ça a flambé », a-t-il assuré. Cependant, il explique qu'il ne faut pas s'attendre à des reculs significatifs de prix, notamment sur les produits qui ont connu de fortes hausses.
Michel Edouard Leclerc s'oppose à la hausse de la taxe soda
Dans la suite de son passage sur le plateau du Grand Jury, Michel Edouard Leclerc a fait part de ses réticences quant à la hausse de la taxe soda. « C'est l'État qui est obèse, on sait très bien que ça ne va pas servir la santé, c'est pour boucher les trous », a-t-il dénoncé. Selon le président du groupe Leclerc, le gouvernement s'intéresse davantage aux recettes fiscales qu'au danger que représente le sucre pour la santé. « Je suis pour lutter contre l'obésité, y compris mettre la main à la poche. Mais ces taxes vont au budget de l'État et ne sont pas affectées. Tout ça, c'est du baratin », a-t-il ajouté.
Voté au Sénat, un nouveau barème de la taxe soda prévoit, pour rappel, une augmentation ciblée sur les boissons qui contiennent une quantité importante de sucre. Concrètement, cette taxe passera de 3,79 euros par hectolitre actuellement à 4 euros pour les industriels sur les produits contenant moins de 5 kg de sucre. En revanche, elle sera multipliée par deux sur les produits contenant plus de 8 kg de sucre ajouté. Elle passera, ainsi, de 17,70 euros à 35 euros dès le 1ᵉʳ janvier 2025. Pour les produits d'une teneur entre 5 et 8 kg en sucre, la taxe sera triplée de 7,30 euros à 21 euros.