En 2024, à cause de dépenses qui sont en hausse et des recettes fiscales qui sont moins importantes que prévu, le déficit public de la France passe le seuil des 6%, il s’agit du déficit le plus haut du vieux continent. Pour le gouverneur de la Banque de France, la France vit au-dessus de ses moyens. Pour redresser la barre et faire baisser la dette publique, « il faut un effort juste et partagé par tous », estime François Villeroy de Galhau.
Déficit public en hausse : « 80 % des Français sont inquiets », selon le gouverneur de la Banque de France
Pour le gouverneur de la Banque de France, le déficit public de la France est le résultat d'une gestion qui ne date pas d'aujourd'hui. Pour redresser la barre et mettre un terme à cette situation qui dure depuis longtemps et qui inquiète les Français, un effort de tous est nécessaire, et ce, en France comme en Europe.
En 2024, le déficit public dépasse le seuil des 6 %, soit le plus haut taux européen. Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, « notre pays vit au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps », a-t-il indiqué dans un entretien accordé à nos confrères de Ouest-France. « Contrairement à nos voisins européens, notre dette publique ne recule pas. C’est une situation anxiogène : 80 % des Français sont inquiets », détaille le gouverneur de la Banque de France.
Pour faire baisser le déficit public, « il faut un effort juste et partagé par tous »
Il faut dire que si le déficit public est aujourd'hui aussi élevé, c'est notamment à cause des dépenses publiques qui n'ont cessé d'augmenter, et des recettes fiscales qui sont nettement moins importantes que prévu. Pour François Villeroy de Galhau, « il faut un effort juste et partagé par tous » pour faire descendre le déficit public. Or, « chaque secteur tend à avoir des idées d’économies pour les autres, mais à les refuser pour lui-même », a-t-il indiqué à Ouest-France.
En France, le gouvernement, les particuliers et les entreprises doivent donc unir leurs forces pour atteindre les objectifs économiques du pays. Ce n'est pas tout, le gouverneur de la Banque de France évoque également le modèle social européen qui pénalise la France. « Il (modèle social européen, NDLR) nous coûte en France nettement plus cher qu’à nos voisins. Nous dépensons 9 % de PIB de plus qu’eux, soit 260 milliards d’euros par an. Cet écart d’efficacité porte sur l’État, mais aussi sur certaines dépenses sociales et locales », explique François Villeroy de Galhau.
D'ailleurs, le gouverneur de la Banque de France insiste sur « la nécessité d’un réveil européen ». François Villeroy de Galhau, qui fait aussi partie de la Banque centrale européenne (BCE), estime qu'un réveil européen aurait un impact direct sur les particuliers et les entreprises françaises (épargne, taux d'intérêt, etc.).
Il faut dire qu'avec une dette publique qui ne recule pas, la France risque de perdre en crédibilité au niveau européen. « Notre pays risque de peser moins en Europe, car cela fait trop longtemps que nous ne respectons pas nos engagements. Nous sommes alors moins respectés nous-mêmes, et moins crédibles », explique François Villeroy de Galhau à Ouest France.