L’excédent du régime d’assurance chômage en 2024 serait en fin de compte moins important que prévu. Il devrait s’établir à 300 millions d’euros, selon l’Unédic.
Excédent de l’assurance chômage en 2024 : l’Unédic abaisse ses prévisions de 900 à 300 millions d’euros
L’Unédic a revu ses prévisions de l'excédent du régime d’assurance chômage en 2024 à la baisse. L'organisme a annoncé, ce mardi 22 octobre, prévoir un excédent de 300 millions d’euros au lieu de 900 millions d'euros.
Ainsi, l’Unédic, qui tablait en juin dernier sur 900 millions d'euros d'excédent, revoit ses prévisions à la baisse de deux tiers. Dans son bulletin présentant ses prévisions financières pour le régime d’assurance chômage à l’horizon 2027, l'organisme paritaire prévoit que l’excédent serait de 1,8 milliard d’euros en 2025, 3,5 milliards en 2026 et 9,4 milliards en 2027.
« Au-delà du contexte économique dégradé, le solde du régime est affecté par les prélèvements de l’État, comme en 2023 », souligne l'Unédic dans son communiqué. Des prélèvements sous forme de moindres compensations d’exonérations prévues par la loi de financement de la Sécurité sociale, indique l’organisme pour expliquer le recul de son excédent pour l'année en cours. Pour 2024, « il aurait été de 3,1 milliards sans ces prélèvements », note l'association.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'emploi, l’Unédic estime dans son rapport qu’« en 2024 et 2025, les créations d’emploi seraient limitées (respectivement + 38 000 et + 31 000) ». L'organisme anticipe « une reprise plus marquée » en 2026, avec 131 000 emplois, qui se poursuivrait en 2027, avec plus de 146 000.
La dette du régime d’assurance chômage atteindrait « 44,3 milliards d’euros en 2027. Elle aurait été de 31,3 milliards sans les prélèvements de l’État », indique également le communiqué. « Cette dette comprend toujours la “dette Covid” », lorsque l’Unédic avait pris en charge des mesures d’urgence pour soutenir le marché du travail à hauteur de 18,1 milliards d’euros, précise l'organisme.
Le gouvernement compte ajuster les règles de l’assurance chômage
Soulignons que dans le budget 2025, le gouvernement compte bien ajuster les règles de l’assurance chômage. Il vise à faire 1,2 milliard d’euros d’économies supplémentaires. Pour ce dossier, Michel Barnier et ses ministres ont décidé de s'appuyer sur les partenaires sociaux. Ces derniers vont devoir réaliser plus d'économies que celles qui ont déjà été annoncées.
La nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a récemment déclaré vouloir « redonner la main aux partenaires sociaux », ajoutant ne pas souhaiter « qu’il y ait de nouvelle lettre de cadrage ». Toutefois, le patronat et les syndicats devront réaliser 400 millions d'économies supplémentaires par an. Sur les trois ans de la convention Unédic, les partenaires sociaux sont donc appelés à réaliser un total de 1,2 milliard d'économies de plus.
Pour rappel, 400 millions d'économies sont déjà attendus. Une somme que le gouvernement espère atteindre grâce au décalage de deux années de l'âge à partir duquel les demandeurs d'emploi les plus âgés peuvent accéder à une indemnisation plus longue.