À l’heure où l’exécutif souhaite réaliser un effort budgétaire de 60 milliards d’euros, plusieurs dépenses doivent être réduites, dont celles de l’indemnisation des travailleurs frontaliers qui représentent près de 800 millions, selon l’Unedic. Un budget conséquent qui pourrait être réduit dans le cadre du projet de loi de finances de 2025.
Lors d’un entretien avec l’Opinion, réalisé le 13 octobre, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a déclaré vouloir abaisser l’enveloppe consacrée à l’indemnisation des travailleurs frontaliers. Pour rappel, un travailleur frontalier exerce une activité professionnelle et cotise au sein d’un pays voisin. Cependant, en cas de chômage, il ouvre droit à des indemnisations en France.
Concrètement, il jouit des mêmes droits en matière d’assurance chômage qu’un salarié qui travaille en France, tout en bénéficiant d’une meilleure rémunération au sein du pays voisin où il exerce son activité professionnelle. À noter que l’allocation chômage versée au niveau des pays frontaliers est généralement plus généreuse que celle dont bénéficient les Français. En 2023, celle-ci s’établissait à 2 670 euros par mois en Suisse. En Allemagne, elle atteignait 1 858 euros et au Luxembourg 1 781 euros par mois.
Or, lorsque la France verse cette indemnité à un frontalier, l’État dans lequel il exerce une activité professionnelle doit verser au pays de résidence l’équivalent de 3 mois d’indemnisation. Cette durée peut s’étendre à 5 mois lorsque le frontalier travaille depuis plus de 12 mois au cours des 24 derniers mois. Cependant, selon une étude de l’Unedic, il arrive souvent que la durée d’indemnisation dépasse largement les 5 mois.
Vers la révision des critères définissant les offres d'emploi
Ainsi, parmi les mesures annoncées par Astrid Panosyan-Bouvet à l’Opinion, figure le durcissement de l’accès aux indemnisations de chômage pour les frontaliers, ainsi que le durcissement des critères des offres dites raisonnables d'emploi. Concrètement, il s’agit d’offres qui correspondent parfaitement au profil des demandeurs d'emploi, de sorte qu’ils ne puissent pas les refuser sans motif valable. Selon la proposition de la ministre, si un demandeur d'emploi refuse à deux reprises ces offres, il sera radié de France Travail et voir ses indemnités de chômage suspendues.
Depuis 2011, l’indemnisation de ces travailleurs a coûté 9 milliards d’euros à la France. Un budget conséquent que le gouvernement veut limiter, notamment en cette période de crise marquée par un déficit financier important.
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