En déficit budgétaire, le gouvernement français pourrait envisager d’augmenter les impositions pour renflouer les caisses de l’État. Pour éviter cette hausse supposée, le président du MEDEF vient de proposer une liste de restrictions budgétaires.
Le patron du Medef propose des restrictions budgétaires pour économiser 30 milliards d’euros
Patrick Martin, le président du Medef, qui s'opposait jusque-là à une hausse des impôts, a adressé le 30 septembre une lettre au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui contient des propositions de coupes budgétaires. Ces restrictions permettraient à l'État de réaliser une économie de 30 milliards d'euros, sans augmenter les impositions.
Dans cette lettre, consultée par l'AFP et relayée par BFMTV, le patron du Medef a mis en évidence de nombreux gouffres financiers qui coûtent chaque année des milliers d'euros à l'État, qui pourraient être réduits, voire supprimés. « À la veille de votre déclaration de politique générale, je voulais vous exprimer nos préoccupations à l'égard de la situation économique et budgétaire et vous partager nos propositions contribuant à une baisse durable des dépenses publiques », a-t-il écrit dans son courrier.
Parmi lesdites propositions, la révision du régime social des travailleurs frontaliers qui accèdent aux indemnités de chômage en France, ainsi que dans leurs pays d'origines respectifs. Une mesure qui, selon les estimations du cabinet EY, permettrait d'économiser jusqu'à 800 millions d'euros. Aussi, le dirigeant du Medef dénonce la présence de 438 agences publiques auxquelles l'État consacre un budget de « 81 milliards d'euros de dépenses ». Il suggère « d'envisager des fusions, mutualisations et externalisations », ce qui permettrait à l'exécutif de renflouer ses caisses de 3 milliards d'euros, selon le cabinet EY.
Des mesures pour « contrôler l'absentéisme dans la fonction publique » et contre la fraude sociale
Les travailleurs de la fonction publique sont dans le collimateur du Medef, qui propose de « contrôler l'absentéisme dans la fonction publique ». Pour cela, il suggère de maintenir un jour de carence, ainsi qu'un taux de remplacement de 90 %. Selon le président du mouvement, Patrick Martin, les employés du secteur public sont plus sujets aux absences comparées à ceux du secteur privé. C'est la raison pour laquelle il envisage de durcir les modalités des arrêts de travail de manière à limiter leur coût pour l'État.
La fraude à la Sécurité sociale est au cœur des préoccupations du Medef, qu'il considère comme étant l'une des charges les plus lourdes pour l'État. D'après le Haut conseil au financement de la protection sociale, elle représente 3 milliards d'euros de perte par an.
Le mouvement présidé par Patrick Martin recommande la mise en place d' « une meilleure coordination entre les différents organismes sociaux », afin que les auteurs de fraudes sociales soient facilement identifiés. Pour rappel, ce délit est passible de sanctions financières, en fonction de la gravité de l'écart commis, ainsi que d'une peine d'emprisonnement. Selon l'article article 313-1 du Code pénal, la fraude sociale est punie d'une durée de 5 ans d'emprisonnement et d'une amende de 350 000 euros en cas de faute avérée.