L'année dernière, la réforme des retraites a été appliquée au mois de septembre avec la rentrée en vigueur de plusieurs mesures. Le prolongement progressif de l'âge légal de départ à la retraite en fait justement partie, un changement qui a pris de court de nombreux travailleurs qui s'apprêtaient à prendre leurs retraites.
Avec la dernière réforme des retraites, l'âge légal de départ à la retraite a été prolongé. « L’âge légal de départ à la retraite est de 64 ans si vous êtes né à partir du 1ᵉʳ janvier 1968. Si vous êtes né entre le 1ᵉʳ septembre 1961 et le 31 décembre 1967, l’âge légal augmente progressivement de 62 ans à 64 ans, avec 3 mois supplémentaires par année de naissance », détaille l'Assurance retraite sur son site internet.
Par conséquent, avec la réforme des retraites, de nombreux travailleurs qui étaient pourtant proches de quitter la vie active se retrouvent dans une situation les obligeant à travailler plus que prévu. « J'aurai dû partir en retraite il y a tout juste un mois », explique à France Info Jean-Marc, veilleur de nuit. Avec la réforme des retraites, ce travailleur devra atteindre le mois de février 2025 pour pouvoir quitter la vie active. « Ces six mois supplémentaires, je les vois comme une punition injuste et agressive », indique-t-il.
Pour certains travailleurs, la nouvelle réforme de la retraite pèse sur leur santé physique
Pour d'autres travailleurs œuvrant dans des secteurs pénibles, le prolongement de l'âge de départ sonne comme une très mauvaise nouvelle. « J'ai 60 ans et je n'en peux déjà plus, alors une année supplémentaire. J'essaierai, mais c'est très dur », explique à France Info Nathalie, auxiliaire de vie. Si les métabolismes de certains travailleurs sont au bord de la rupture, ceux d'autres professionnels ont déjà lâché. C'est notamment le cas pour Nadine. Elle souffre d'une tendinite du pouce (reconnue comme maladie professionnelle), à cause de son travail de retoucheuse de vêtements. À 61 ans, Nadine est en arrêt maladie depuis janvier 2024.
Alors qu'elle pensait partir en retraite en juillet 2024, cette future retraitée devra, elle aussi, faire preuve de patience. « L'idée d'Ambroise Croizat (fondateur de la Sécurité sociale), c'était qu'on puisse partir à la retraite en bonne santé. Ce ne sera pas mon cas », déplore Nadine auprès de France Info. Pour d'autres travailleurs, il fallait bien réagir face à cette hausse de l'âge légal de départ à la retraite. Isabelle, responsable dans le BTP, a donc décidé d'opter pour la retraite progressive. « C'était ma façon de riposter. Je n'allais pas cotiser comme ils le voulaient ! », explique-t-elle à France Info.