L’augmentation du Smic à 1600 euros a été le cheval de bataille du Nouveau Front populaire lors de la campagne pour les élections législatives anticipées. Depuis le samedi 20 juillet , le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’exclut désormais plus cette éventualité.
Gérald Darmanin considère que « l'augmentation du Smic défendue par la gauche n'est pas un mauvais débat et nous aurions tort de l'écarter d'un revers de la main ». Dans un entretien mis en ligne le soir du samedi 20 juillet par Le Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur, élu député de Tourcoing (Nord), a en effet défendu cette idée qui serait, selon lui, « un coup de pouce important pour ceux qui travaillent et qui le méritent ». Cependant, ajoute le député de Tourcoing, « il faut le faire sans tuer nos entreprises : il faut donc les embarquer avec nous et leur demander leur contribution ».
L'augmentation du Smic à 1600 euros a été au centre des débats lors de la campagne pour les législatives anticipées. Portée par le Nouveau Front populaire, cette promesse a été critiquée par ses détracteurs pour son impact négatif, notamment sur l'emploi et les petites et moyennes entreprises qui pourraient ne pas être en mesure de supporter le poids financier de la mesure.
L'augmentation du Smic rejetée par Gabriel Attal
Dans ce registre justement, Gabriel Attal, alors Premier ministre, considérait que cette mesure promise du Nouveau Front populaire « paraît belle mais (qu'elle) n'est pas la solution » parce que sa mise en application « détruirait des emplois », expliquait-il, à la présentation de son programme, lors d’une conférence tenue le 10 juin. « J'aimerais pouvoir prendre cet engagement mais on sait que ça détruit des emplois et que ça plongerait des Français dans le chômage », ajoutait-il tout en soutenant que cette mesure engendrerait la destruction de 500 000 emplois en France.
De son côté, défendant sa promesse, le Nouveau Front populaire estime que cela sera plutôt bénéfique pour le pouvoir d’achat et, par extension, pour la croissance et la consommation. Les ménages qui percevront plus dépenseront plus, explique le NFP. En effet, ce coup de pouce aux plus bas salaires est considéré, par le Nouveau Front populaire, comme une façon de doper le pouvoir d’achat des français d'approximativement 10 milliards d’euros par an.
Pour rappel, jeudi 20 juin, le député socialiste sortant Boris Vallaud affirmait, face aux représentants des organisations patronales, que « les chefs d’entreprise ont tout intérêt à ce que leurs salariés soient des consommateurs qui achètent leurs produits ». Un fonds d’aide de l’État aux entreprises sera créé pour absorber le choc de l'augmentation du Smic, assurait-il.