Des substances particulièrement dangereuses sont actuellement en circulation sur les marchés en France. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique que celles-ci peuvent provoquer des overdoses potentiellement mortelles. Elles seront d’ailleurs interdites à partir de demain.
Dans un communiqué publié lundi 8 juillet, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a exprimé sa grande inquiétude quant à la circulation sur les marchés des opioïdes de synthèse, ou nitazènes, appelées aussi « dérivés benzimidazolés ». Des drogues illicites « particulièrement dangereuses ». Utilisées essentiellement pour la fabrication de médicaments antalgiques, tels que la morphine et le fentanyl, ces substances présentées sous forme de poudre, comprimés ou liquide sont 500 fois plus fortes que la morphine.
L’ANSM avertit que les nitazènes comportent « un risque élevé d’overdose potentiellement mortelle, même à faible dose ». Des overdoses qui peuvent « survenir brutalement, dans un délai très court après la prise, et entraîner une mise en jeu du pronostic vital », met en garde l’agence. Outre le danger mortel de l’overdose associant des troubles de la conscience, une dépression respiratoire et un myosis (pupille rétrécie), les nitazènes « exposent également à un risque de tolérance (nécessité d’augmenter les doses pour obtenir les mêmes effets recherchés) et de dépendance, comme avec tous les opioïdes », explique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Devant ce danger et « dans un contexte où les mouvements de populations estivaux vont être très importants en France, les autorités ont décidé l’inscription de ces composés sur la liste des stupéfiants », indique l’ANSM. Aussi, la production, la vente ainsi que l’usage des nitazènes seront interdits à partir de mardi 9 juillet.
Que faire en cas d’overdose ?
L’overdose due à l’administration de ces substances peut « se manifester plusieurs heures après ». La victime présente de la difficulté à respirer normalement, des nausées, ou une somnolence allant jusqu’au coma et pouvant entraîner un décès, précise l’Agence nationale du médicament. Cette dernière explique qu’ « il est recommandé pour les usagers et/ou leur entourage d’avoir à disposition un ou plusieurs kits de naloxone, qui est l’antidote en cas d’overdose. La dose nécessaire de naloxone à utiliser peut être toutefois supérieure à celle administrée pour d’autres opioïdes ».
Enfin, il est à rappeler que le danger représenté par ces opioïdes de synthèse inquiète également l’ONU. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) s’inquiète du fait que « les consommateurs d’héroïne se tournent vers des opioïdes de synthèse posant de graves risques pour la santé ». Angela Me, actuellement cheffe de la Section des statistiques et des enquêtes de l’ONUDC, pense que « l’expansion de ces opiacés très puissants », venus essentiellement de Chine, pourrait être due à « la situation en Afghanistan », où la production d’opium a chuté depuis le bannissement de la culture du pavot par les talibans.
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