Enedis, une filière d'EDF, explore des pistes pour faire face à d’éventuels pics de consommation en hiver, à l’origine de coupures d’électricité. Elle a mis en place une expérience sur plusieurs milliers de domiciles à Puy-de-Dôme où la puissance des compteurs Linky a été réduite de moitié. Résultat : les habitants ne se sont aperçus presque de rien.
L’expérience est visiblement envisagée dans le sillage de la réforme des heures creuses - pleines. Elle a eu lieu dans le département du Puy-de-Dôme, en Auvergne-Rhône-Alpes. Pendant l’hiver dernier, Enedis, la filiale d’EDF chargée de la gestion et de l'aménagement de 95 % du réseau de distribution d'électricité en France, a proposé à des habitants de la localité de réduire la puissance de leurs compteurs Linky.
Le but était de voir si les ménages pouvaient s’adapter à la situation, particulièrement dans cette contrée assez représentative en matière des besoins en énergie électrique. Englobant des zones urbaines et rurales, avec son climat rude en hiver, le Puy-de-Dôme a été choisi comme domaine expérimental idéal pour avoir la meilleure appréciation des résultats.
Pour avoir la plus grande adhésion des habitants, le test a été réduit à deux heures sur la journée durant les tranches horaires de consommation. Les volontaires étaient récompensés d’une indemnité de participation de 10 euros. Ils étaient 110 000 habitants à limiter la puissance de leur compteur électrique de moitié, soit 3 000 watts.
L'expérience de la baisse temporaire de puissance des compteurs Linky satisfaisante
« Tout s'est bien passé, le compteur n'a pas sauté, sans même changer mes habitudes », témoigne Jérôme sur TF1. Mais il avoue qu’il ne peut pas faire plus, étant limité à se contenter du minimum même s’il n’a pas changé ses habitudes. « Avec la plaque à induction, la machine à laver, la pompe de la piscine, trop juste, ça ne suffirait pas », tout au long de la journée, souligne-t-il.
Enedis, de son côté, se réjouit de l'expérience. « Il y a 110 000 clients chez qui on a fait ça, et il n'y en a que 100 qui à un moment ont eu besoin de nous appeler parce qu'il leur manquait une information. C'est vraiment un chiffre tout petit », se félicite Cyrille Moreau, directeur d'Enedis Auvergne, citée par le média. Il faut dire que les habitants ont réduit de 20% leur consommation d'électricité par rapport à d'habitude.
Durant le test, 4 000 compteurs ont toutefois disjoncté. « Ce n'était pas le moment où lancer sa machine à laver ou son four électrique, il valait mieux attendre la fin des deux heures », ajoute Cyrille Moreau. Enedis a fait des calculs et a conclu que l’économie d’énergie à faire sur 10 millions d’abonnés équivaudrait à la consommation de la ville de Paris. En conclusion, c'est là un « complément d'informations » qui encourage l'entreprise à étendre le procédé si besoin sur une partie plus large, voire sur l’ensemble du réseau de distribution national.