Le marché du crédit immobilier vient d’atteindre son niveau le plus bas en dix ans. Il semble entrer dans une nouvelle crise. Les montants des nouveaux crédits à l’habitat dégringolent. Décryptage.
C’est le krach dans le marché du crédit immobilier. Les taux d'intérêt poursuivent leur dégringolade en ce mois de mars. Ils sont à une moyenne de 3,94%, selon les données publiées, lundi 6 mai, par la Banque de France. Sandrine Allonier, fondatrice de Comnipresence et experte en immobilier, affirme sur son compte X que « depuis l’année 2022, la production de crédits a chuté de 65%, passant de 24,7 à 8,6 milliards d’euros en mars 2024 ».
Le montant des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, est l’exemple parfait de cette débâcle. Enregistrant le volume le plus bas en 10 ans, ce montant a atteint 6,7 milliards d’euros, alors qu’il était à 7,4 milliards au mois de février.
Les prix trop élevés de l’immobilier en cause
La baisse se poursuit malgré le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts jugés favorable aux emprunteurs. La même source précise que ce dernier et passé de 4,11 en février à 3,14 en mars, soit le deuxième mois consécutif de baisse après le pic de janvier (4,17%). Selon la Banque de France, le taux était, entre janvier et mars, de 4,79% pour une durée de 20 ans et plus.
Pourtant, malgré cette tendance à la baisse et les appels des banques, les postulants à la propriété se font très rares à cause des prix de l'immobilier, jugés trop élevés. Le coût de crédit, bien qu’en baisse, est jugé excessif par les candidats à l’emprunt.
Le HCSF au banc des accusés
Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) est mis au banc des accusés par les banques et les courtiers qui estiment que certaines règles qu’il a décrétées sont à l’origine de ce plombage du marché du crédit immobilier. À noter que c’est cette instance qui encadre les conditions d'octroi de crédit immobilier, notamment en matière d'investissement locatif. Par ailleurs, une proposition de loi visant à réformer le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) émanant du député Renaissance, Lionel Causse est, depuis quelques semaines, sous les feux de l’actualité.
Soutenue par Bercy, elle a fini par être vidée de sa substance à cause des amendements qu’elle a subis. Ce qui n’a visiblement pas plu aux banques qui n’ont pas hésité à la mettre au pilori. D’ailleurs, Lionel Causse, lui-même, a fini par retirer sa proposition lundi passé.