Le changement climatique ou le réchauffement climatique est une réalité inquiétante ces dernières années. Les consommateurs sont sensibles à ce danger qui guette la terre et sont nombreux à s'orienter vers une consommation qui préserve la planète.
Les entreprises sont également nombreuses à comprendre ces nouvelles orientations des consommateurs. Pour gagner de la crédibilité et plus de clients, certaines d'entre elles mettent en place le marketing environnemental, appelé également « green marketing » pour convaincre qu'elles respectent les principes du développement durable.
Cependant, l'utilisation de certains concepts par ces entreprises peut être injustifiée et trompeuse. Cette technique trompeuse est appelée le Greenwashing, et c'est ce dont sont accusées 20 compagnies aériennes, dont Air France. En effet, à la suite d’une alerte du Bureau européen des consommateurs (BEUC), la Commission européenne et les autorités de l’UE chargées de la protection des consommateurs (autorités du réseau de coopération en matière de protection des consommateurs – CPC) ont envoyé des lettres à ces compagnies aériennes dans lesquelles elles recensent plusieurs types d’allégations écologiques potentiellement trompeuses.
Ces compagnies aériennes sont donc dans le collimateur de la Commission européenne pour Greenwashing. Elles sont accusées d'utiliser de manière abusive des mots comme « verts » ou « durables », ou l’utilisation du terme « carburant d’aviation durable ».
La Commission européenne explique, dans son « réquisitoire », que ces entreprises tentent de créer l’impression erronée que le paiement d’une redevance supplémentaire pour financer des projets de lutte contre le changement climatique ayant une incidence moindre sur l’environnement ou pour soutenir l’utilisation de carburants alternatifs pour l’aviation peut réduire ou compenser pleinement les émissions de CO2.
Elle reproche également à ces entreprises de transport aérien l’utilisation du terme « carburants d’aviation durables » (CAD) sans justifier clairement l’incidence environnementale de ces carburants, ou l’utilisation abusive des mots « vert », « durable » ou « responsable ».
Les compagnies peuvent être sanctionnées pour Greenwashing
L’affirmation que la compagnie aérienne évolue vers un niveau zéro d’émission nette de gaz à effet de serre (GES) ou vers toute performance environnementale future, sans engagements, objectifs et systèmes de suivi indépendants clairs est aussi l'un des reproches que fait la Commission européenne aux compagnies qui mettent à la disposition des voyageurs une « calculatrice » permettant de chiffrer les émissions de CO2 d’un vol donné, sans fournir de preuves scientifiques suffisantes quant à la fiabilité de ce calcul.
Devant cette situation, la Commission européenne et les autorités du réseau CPC ont invité les entreprises concernées à fournir, dans un délai de 30 jours, des « preuves scientifiques solides » justifiant leurs allégations, ou une réponse exposant les mesures qu’elles proposent pour répondre aux préoccupations découlant de leurs allégations environnementales.
Suite à ces explications que devront fournir les compagnies aériennes, dont Air France, Ryanair, Brussels Airlines, KLM, Lufthansa, Vueling et Wizz Air, la commission devra décider des mesures à prendre. Elle avertit que si les compagnies aériennes concernées ne prennent pas les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes soulevés dans la lettre, les autorités du réseau CPC pourront décider de prendre de nouvelles mesures d’exécution, y compris des sanctions.