Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, évoque une victoire en bonne voie contre l’inflation et anticipe une amélioration du pouvoir d’achat dans les tout prochains mois. Pour le banquier, l’objectif est désormais de ramener l’inflation à 2% et faire passer les salaires devant d’ici l'an prochain au plus tard.
Même s'il préfère ne pas retenir le mot, le gouverneur de la Banque de France a bien parlé d’un « triomphe » en vue, quand il a évoqué, ce lundi matin sur France Inter, l’inflation en France. « On va éviter le mot triomphe, car je crois que l’heure n’est pas au triomphalisme. Mais il y a une bonne nouvelle, c’est que la victoire contre l’inflation est en bonne voie », a déclaré François Villeroy de Galhau. « Rappelez-vous, à l'échelle française, on a eu un pic d'inflation à 7% au début de l'année dernière. Aujourd'hui, on est revenu à 2,4%. Et je vais redire ce matin que nous serons, d'ici l'an prochain ou plus tard, revenus autour de 2% d'inflation, ce qui est nôtre », a-t-il encore soutenu.
Voilà qui augure, pour le gouverneur de la Banque de France, un pouvoir d’achat meilleur dès les prochains mois. La hausse des prix, qui a impacté les portefeuilles des ménages, « va décélérer plus rapidement que les salaires, qui vont passer devant les prix et dégager du pouvoir d'achat », anticipe François Villeroy de Galhau. La « perception du pouvoir d'achat va redevenir plus positive » dans les prochains mois, ajoute-t-il.
Faisant un retour en arrière, le premier banquier de France souligne : « L’euro, sur 25 ans, a bien aidé les Français, puisque nous avons en moyenne plus de gains de pouvoir d'achat, 26% sur 25 ans, que la moyenne européenne, et que les Allemands ».
Nécessité de muscler la croissance
Pour que la situation continue sur cette courbe positive du pouvoir d’achat, il faut veiller à remettre en place deux conditions importantes selon lui : « Il faut qu’il y ait moins d'inflation, c'est en bonne voie vers les 2%, et puis il faut qu'il y ait plus de croissance, ça, il faut muscler l'Europe sur la croissance ».
Sur un tout autre registre, le gouverneur de la Banque de Français a confirmé une prochaine baisse des taux d’intérêt qu’il avait déjà évoqués il y a quelques jours. Ces derniers « vont très probablement baisser en Europe début juin », indique-t-il. La décision devrait être entérinée le 6 juin prochain lors de la tenue de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs dont il est membre.
Tout en précisant la nécessité d'encadrer le processus d’un « gradualisme pragmatique », il fait savoir : « l'Europe montrera un peu la voie, parce que l'Europe est en avance sur d'autres, y compris les États-Unis, dans ses progrès contre l'inflation. Il y aura sans doute d'autres baisses derrière. Je pense que ça soutiendra l'activité, l'emploi, l'investissement. Mais ça ne remplace pas ces réformes de fonds, la taille, le marché unique, multipliées par la puissance financière ».