Le nouveau gouvernement conduit par Gabriel Attal emboîte le pas à son prédécesseur dans sa politique d'austérité. Réforme du marché du travail, diminution des aides sociales et hausse des prix de l'énergie font partie des plans de cet exécutif pour réduire le déficit budgétaire.
La France bouscule donc à droite, abandonnant peu à peu l'État social. Ce virage entamé depuis plusieurs années est confirmé pour le nouveau Premier ministre dans un entretien accordé au Parisien. Exposant sa feuille de route, Gabriel Attal a détaillé son calendrier pour sa mise en place. Il a notamment annoncé que les mesures prises à l'encontre des allocataires du RSA (l'obligation de 15 heures minimum d'activité par semaine) devront s'élargir sur une nouvelle expérimentation.
Nouvelles mesures à l'encontre des bénéficiaires du RSA
Présenté sous l'angle de la lutte contre la Fraude et le non-recours aux aides sociales, le Premier ministre a annoncé le lancement, à la fin de l'été, d'une expérimentation du « préremplissage des formulaires de demande de la prime d'activité et du RSA », en vue d'une généralisation « d'ici à 2025 ». Sur un autre registre, Gabriel Attal a indiqué que la modification de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui fixe des quotas de logements sociaux dans certaines communes, sera présentée avant l'été. Une mesure décriée par plusieurs associations qui défendent l'accès au logement pour les plus démunis.
Toujours dans le cadre des nouvelles réformes, Attal a annoncé également qu'un projet de « loi Macron 2 » sera présenté avant l'été « pour libérer l'activité économique, la croissance et le développement industriel », selon lui. Cette loi concerne, toutefois, le plein-emploi qui sous-entend un recul des droits des demandeurs d'emploi ainsi que des travailleurs licenciés.
Des mesures disciplinaires contre les plus jeunes
Le nouveau Premier ministre annonce donc la couleur : « Il n'y aura aucun temps mort pour l'action », a-t-il déclaré en assurant que, « dès ce printemps, nous réglerons plusieurs urgences », puis viendront un « été de progrès sociaux » et un « automne du travail ».
Le discours est donc bien soigné pour le parfait communicant qu'est l'ancien ministre de l'Éducation. Dans ce secteur, il a notamment informé l'introduction de mesures disciplinaires pour les CM1 et les CM2. « Il faut des sanctions éducatives beaucoup plus tôt, sans attendre de convoquer un conseil de discipline », a-t-il affirmé.
« Des mesures sur la justice des mineurs [afin] d'adapter nos sanctions aux plus jeunes » sont également prévues dans la feuille de route de Gabriel Attal. Ce qui va certainement provoquer le courroux des associations qui ne cessent de dénoncer le virement du côté de la droite conservatrice des derniers gouvernements sous Macron.