Changer une ampoule est un geste anodin qui ne nécessite pas de qualification particulière. Pourtant, cette mairie est d'un autre avis. Elle impose, en effet, à ses employés de suivre une formation de 3 jours avant d'être considérés comme aptes à s'acquitter d'une telle tâche.
Une formation pour apprendre à remplacer une ampoule
Un employé de la mairie de Livré-sur-Changeon, en Ille-et-Vilaine, s'est confié au micro de TF1 à propos d'un apprentissage assez particulier qu'on lui aurait exigé dans le cadre de son travail. « C'est une formation électrique sur trois jours. Ils nous apprennent comment changer une ampoule », a-t-il expliqué. Cette mairie va plus loin qu'une simple formation. Car si cette initiation est suffisante pour changer une ampoule d'un culot de 10 mm, une certification est nécessaire pour le changement d'un modèle de plus de 15 mm. Et celle-ci est à renouveler chaque trois ans.
« C'est de la procédure, c'est du temps d'agent, des coûts supplémentaires pour la commune », explique le maire Livré-sur-Changeon, Emmanuel Fraude. De même, un autre acte peu technique requiert lui aussi une certification : le débranchement d'un lave-linge. « Les normes succèdent aux normes et les anciennes ne disparaissent pas toujours. », ajoute le maire.
Quand l'inflation normative atteint des sommets
Chaque année, de plus en plus de normes intègrent le Code du travail qui atteint à ce jour un nombre de 3 818 pages. Et il en est de même pour le Code du commerce qui est devenu beaucoup plus fourni depuis 2002, avec une épaisseur augmentée de 364 %, explique TF1. Une inflation normative qui représente, pour les entreprises, un coût annuel moyen de 60 milliards d'euros. Autre norme farfelue qui rejoint le changement d'ampoule : l'interdiction aux jeunes âgés de moins de 18 ans de cueillir des fruits perchés sur un escabeau.
Par conséquent, les agriculteurs se retrouvent dans l'impossibilité d'engager des jeunes lors des cueillettes, à moins d'investir dans une plateforme de sécurité. Un équipement obligatoire pour autoriser la cueillette pour les moins de 18 ans. Or, peu de producteurs ont les moyens de s'offrir cet attelage, qui coûte une petite fortune. « On peut être à 30.000, 40.000, 50.000 euros, pour des petites structures comme les nôtres, c'est juste impossible », déclare un producteur de pommes interrogé par TF1.
Enfin, une autre norme loufoque concerne les candidats au concours de gendarmerie. Ces derniers doivent afficher une dentition parfaite, qui sera évaluée selon un coefficient de mastication. Toutefois, certaines normes demeurent primordiales pour assurer la sécurité des citoyens, à l'instar des réglementations qui régissent les garderies d'enfants.