Jeudi, le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé que les 27 pays membres de l'Union européenne, dont la France, s'engageaient à verser une aide d'une hauteur de 50 milliards d'euros à l'Ukraine. Dans le même temps, un collectif a appelé à tourner l'industrie européenne de défense vers l'Ukraine en faisant notamment appel à la contribution des Français qui se sentent concernés par la cause ukrainienne.
Publiée dans Le Monde, cette tribune d'un « collectif de personnalités » de l'association « Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre » rappelle la nécessité de se pencher davantage sur le dossier de la guerre en Ukraine. Ce collectif composé de 390 personnes, dont des chercheurs, historiens, retraités et bénévoles, demande à l'Europe de « tourner son industrie de défense en priorité vers Kiev ». Pour couvrir ces dépenses d'armement, le collectif propose « plusieurs sources, bancaires ou fiscales ». Parmi les exemples cités, le collectif met sur la table l'épargne des Français.
Une proposition qui peut paraître surprenante, notamment au vu du contexte économique difficile que traversent les Français. Florian Philippot va jusqu'à la qualifier de « folie totale » dans un tweet dans lequel il accuse ce qu'il appelle l'« État profond » de vouloir « utiliser l’épargne des Français pour financer l’Ukraine de Zelensky, c'est-à-dire la guerre de l’Otan ! »
Un livret d'épargne qui fonctionnerait comme le LDDS
Mais pour les défenseurs de cette idée, l'emprunt national qui servirait à la création de ce livret pourra « éviter une hausse de l'endettement public extérieur ». À l'instar du livret de développement durable et solidaire, ils expliquent que le « Livret d'aide à l'Ukraine » permettrait aux Français qui souhaitent soutenir la cause ukrainienne de placer leur argent sur un produit d'épargne dont les bénéfices serviraient à soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe. Ainsi, et comme le précise TF1, il n'est pas question de l'épargne de tous les Français, mais de seulement ceux qui souhaitent se solidariser de cette façon avec l'Ukraine.
Il faut dire que cette option n'a pas été évoquée par le gouvernement. En revanche, en ce qui concerne l'industrie de défense de la France, le gouvernement assure qu'elle peut évidemment aider l'Ukraine. « La guerre en Ukraine est un conflit dont nous ne devons pas nous détourner. Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée », avait assuré Sébastien Lecornu, ministre des Armées, le 9 novembre 2023.
Notons, par ailleurs, que la France se classe à la 13ᵉ position des pays, ainsi que des institutions qui envoient le plus d'aide à l'Ukraine, indique l'Institut d'économie de Kiel. Entre le 24 janvier 2022 et le 31 octobre 2023, le montant de l'aide française en destination de l'Ukraine s'élève à 1,7 milliard d'euros (800 millions d'aide financière et 540 millions d'aide militaire notamment), indique la même source. De plus, la France fait partie des 27 pays membres de l'Union européenne qui ont décidé jeudi d'un déblocage d'une aide de 50 milliards destinée à l'Ukraine, 33 milliards de prêts ainsi que 17 milliards de dons.