Face à l'augmentation des arnaques aux faux conseillers bancaires, la Banque de France tire la sonnette d'alarme. Au premier trimestre de 2023, ces escroqueries ont coûté près de 203 millions d'euros aux Français.
Les systèmes de sécurité des cartes bancaires étant de plus en plus performants, les arnaqueurs se tournent donc vers les usagers. En se faisant passer pour des conseillers bancaires, ces escrocs simulent une fraude et demande les coordonnées bancaires des clients. Si vous tombez dans le panneau, ils ne manqueront pas de vous dépouiller. En 2022, ces arnaques avaient coûté 340 millions aux Français.
En 2023, rien qu'au premier semestre, le coût de ces escroqueries par manipulation a été estimé à 203 millions d'euros, soit 43 % des fraudes à la carte bancaire sur Internet, indique la Banque de France. « Ces fraudes peuvent faire des dégâts et mettre les victimes dans de vraies difficultés financières », explique Julien Lassalle, secrétaire de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
Le mode opératoire bien ficelé des faux conseillers bancaires
La méthode utilisée par les escrocs est bien ficelée. Généralement, ces derniers envoient d'abord un mail ou un SMS à leur victime en se faisant passer pour une entreprise ou un service public tel que Chronopost ou EDF. Dans ce message, les arnaqueurs indiquent à la victime qu'à cause d'un souci bien précis (lié à la livraison d'un colis par exemple), elle est invitée à cliquer sur un lien. Ce dernier est en réalité un piège, car dès lors la victime clique dessus, un logiciel malveillant est alors introduit dans l'appareil de la victime pour récupérer ses données personnelles.
Ensuite, les escrocs se font directement passer pour des conseillers bancaires, ces « faux » agents appellent leurs victimes en prétextant une tentative de fraude. Grâce à un équipement précis, ces arnaqueurs parviennent même à afficher le numéro de téléphone de la banque en question sur l'appareil de la victime. Une fois que la victime communique son code et valide le paiement, l'argent est quasi irrécupérable.
La forte hausse de ce genre de pratiques malhonnêtes s'explique par le fait que « Les technologies sont aujourd’hui extrêmement résistantes, tandis que les utilisateurs le sont beaucoup moins. Les fraudeurs s’attaquent au plus faible maillon de la chaîne », explique Julien Lassalle. D'après la Banque de France, les fraudes aux paiements scripturaux s'élève au nombre de 4,1 millions au premier semestre 2023, soit une hausse de 16,9 % en un an. Les dommages sont quant à eux estimés à près de 628 millions d’euros, soit une nette augmentation de 5,4 % en un an.