À moins d’une semaine de l'entrée en vigueur d'une nouvelle hausse de l’électricité limitée à 10%, Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie, rassure que malgré cette revalorisation qui fait grincer des dents, les tarifs seront globalement orientés pour cette année 2024, comme pour l’année 2025, vers la baisse.
La présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a livré ses perspectives sur l'évolution des prix de l'électricité à moyen et long terme, mardi 23 janvier, alors qu’elle était l’invitée de l'émission Good Evening Business, sur BFM business. Plutôt rassurante, elle s’est exprimée sur l'entrée en vigueur de la nouvelle hausse de l’électricité, qui interviendra dès le 1ᵉʳ février. Minimisant cette revalorisation, limitée à 10% sur l’année, due essentiellement à une décision fiscale, Emmanuelle Wargon a plaidé en faveur d'une perspective à moyen terme, soulignant une tendance générale à la baisse pour l'année en cours et même pour 2025.
Les prix de l'électricité orientés vers la baisse malgré la hausse
« On est dans une période dans laquelle on attend une détente des prix », affirme-t-elle. Ces derniers tournent « aujourd'hui autour de 80-90 euros le MWh sur les marchés de gros et on a même des prix inférieurs à l'Allemagne », a-t-elle ajouté. Mieux, Emmanuelle Wargon estime qu’en fonction de l’évolution du marché, « on est susceptible d'atteindre des prix sous 70 euros le MWh par moment », même si elle se réserve d’anticiper une quelconque perspective à long terme.
« Personne ne sait comment sont orientés les prix sur les 15 prochaines années », tranche la présidente de la CRE. Ici, elle fait allusion au prix de référence convenu entre EDF et l'État, qui s'appliquera au-delà de 2025, date à laquelle cessera le mécanisme de l'accès régulé à l'énergie nucléaire historique. Un futur pour lequel la CRE songe à la mise en place de garde-fous pour garantir la protection du consommateur dans le nouveau système.
Les tarifs heures pleines - heures creuses ne seront pas moins avantageux
Mais en attendant cela, et au lieu de faire une fixation sur cette revalorisation d’ordre fiscale, Emmanuelle Wargon met l’accès sur ce présent, synonyme, pour elle, d’opportunités sur le marché de l’électricité pour les consommateurs. « Ce sera un moment pour les consommateurs de regarder si le marché propose des offres plus attractives », a-t-elle estimé. Au passage, elle a laissé entendre, que contrairement à ce qui est véhiculé, les tarifs heures pleines – heures creuses ne peuvent être moins avantageux que les tarifs de base, malgré la hausse plus importante, de 9,8%, contre 8,6%.
« Après cette augmentation, le tarif heures pleines/heures creuses arrive à 27 centimes le kWh et le tarif base à 31 centimes. C'est intéressant si vous avez au moins 30% de votre consommation en heures creuses ou un ballon d'eau chaude qui fonctionne en heures creuses », a-t-elle expliqué. D'autant plus que ces tranches horaires différenciées sont appelées à évoluer en faveur du consommateur, dans le cadre d'un dialogue entre la CRE et le distributeur Enedis.