Après une année 2022 très compliquée durant laquelle elle a dû importer de l’électricité, la France se porte mieux depuis et a même retrouvé sa place de première nation exportatrice d’électricité dans le vieux continent sur l'année 2023.
D'après des données communiquées, mercredi 17 janvier, par le cabinet d'analyse S&P Global Commodity Insights, les exportations nettes de courant de la France vers ses voisins européens ont atteint 50,1 térawattheures. Le pays redevient ainsi premier exportateur d'électricité en Europe, très loin des 28,6 térawattheures de la Suède qui arrive deuxième et des 17,3 térawattheures de la Norvège qui arrive troisième, deux pays qui s'appuient sur une production hydroélectrique abondante. L'Espagne, qui mise sur l'énergie solaire et éolienne, arrive, quant à elle, quatrième avec 13,9 térawattheures d'exportations nettes.
De plus, le 3 janvier à 15 h 30, « la France a enregistré un nouveau solde exportateur maximum à 20,3 GW », avait indiqué RTE, dépassant ainsi ses précédents records d'exportation enregistrés en février 2019 (17,4 GW) et en décembre 2023 (18,7 GW). « Les marchés ont montré leur intérêt pour la production d'électricité française », avait souligné le gestionnaire du réseau de haute tension.
La France passe d'importatrice à exportatrice d'électricité en un an
Toujours selon RTE, les nouveaux records d’échanges d’électricité enregistrés au cours des dernières semaines sont dus à plusieurs facteurs. D'abord, les températures qui étaient nettement au-dessus des normales de saison. Ensuite, le pays enregistre une baisse structurelle de la consommation depuis la fin 2022. De plus, ce volume d'exportation record s'exprime par le renfoncement des interconnexions entre la France et les pays voisins. RTE souligne également « une production éolienne abondante en France », ainsi qu'une « disponibilité de la production nucléaire supérieure » à celle de l'année 2022, marquée notamment par les problèmes de corrosion dans les réacteurs qui avait provoqué une chute de production historique. Pour rappel, en 2022, La France importé de l'électricité sur la quasi-totalité de l'année, une première depuis 42 ans.
Mais grâce aux conditions favorables, la France a réussi à couvrir l'intégralité de ses besoins en électricité par des sources décarbonées (éolien, hydraulique, solaire et nucléaire), les 2 et 3 janvier derniers, et ce, même durant les pics de consommation. « Après un automne et un hiver 2022 – 2023 marqués par une vigilance renforcée, les perspectives pour la sécurité d’approvisionnement en électricité lors de l’hiver 2023 – 2024 sont beaucoup plus favorables que l’an passé. Le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande en électricité est faible », avait indiqué RTE, le 6 novembre 2023, sur son site.