Avec le ralentissement conséquent de l'inflation, les banques centrales européennes devraient connaître un assouplissement monétaire majeur en 2024. Depuis début novembre, les taux d’intérêt obligataires des États connaissent un recul considérable. En effet, ceux de l’Italie sont passés de 5 % à 4 %, ceux de la France de 3,5 % à 2,7 % et ceux de l’Allemagne de 3 % à 2,2 %. Après une hausse historique des taux d’intérêt pour faire face à l’envolée de l’inflation, les marchés financiers devraient connaître une baisse en 2024.
Une baisse oui, mais attention à l’emballement
Depuis quelques jours, les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) multiplient les prises de paroles. Isabel Schnabel, l’Allemande membre du directoire, pourtant favorable aux hausses des taux, a déclaré : « l’inflation sous-jacente [hors secteurs de l’alimentaire et de l’énergie, qui sont plus volatils], qui avait été tenace, baisse plus rapidement que nous l’avions prévu. C’est assez remarquable. Au total, ce qu’il se passe sur l’inflation est encourageant ». Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a également assuré que : « Sauf choc, il n’y aura pas de nouvelle hausse de nos taux ; la question d’une baisse pourra se poser courant 2024, mais pas maintenant ».
Pour le début de cette baisse des taux d'intérêt, les avis diffèrent. Le directeur de la recherche économique à Pictet Wealth Management, Frederik Ducrozet, envisage une première baisse « d’ici à juin 2024 ». De leur côté, les économistes de Goldman Sachs voient une baisse dès avril. « Le mois de mars devient une possibilité croissante », expliquent-ils. À en croire les marchés financiers, le taux de dépôt de la BCE, qui est passé de – 0,5 % en 2022 à 4 % aujourd’hui, pourrait retomber à 2,5 % d’ici à la fin de 2024.
Du côté de l'économiste à l’agence de notation Standard & Poor’s, Sylvain Broyer, l'heure est à la prudence : « Il n’y a pas de raison de se précipiter sur la baisse des taux ». Il tient également à assurer que l’inflation va mécaniquement remonter dans les prochains mois, par des effets purement statistiques. Le gouverneur de la Banque Nationale de Slovaquie, Peter Kazimir, s'est aligné sur la même position que Sylvain Broyer, il a ainsi déclaré : « S’attendre à une baisse des taux au premier trimestre est de la science-fiction ». La réunion prévue ce 14 décembre par le Conseil des gouverneurs sera donc suivie de très près. Néanmoins, « Ce serait une erreur de penser que la fin du cycle de durcissement monétaire est le début d’un desserrement agressif », assure Marchel Alexandrovich, du cabinet Saltmarsh Economics.
Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Il faut dire que la baisse des taux d'intérêt, stimule l'investissement. Les taux d’intérêt historiquement bas retiennent nécessairement l’attention des investisseurs. A titre ilustratif, quand les taux sont bas , les français investissement beaucoups dans des projets immobilier. Quant l'immobilier se redresse, l'économie se porte forcement mieux.