Le secteur de l'emploi va être impacté par l’adoption de la loi spéciale. En effet, le budget de l’État pour 2026 n’ayant pas été voté avant la fin de l’année 2025, le gouvernement a dû ajuster les conditions des aides à l'embauche des apprentis.
À partir du 1er janvier 2026, la prime incitative à l’embauche d’apprentis, versée aux entreprises de moins de 250 salariés, subira des restrictions importantes. Cette prime, qui s’élève à 5 000 euros pour ces entreprises, ne sera désormais accordée qu’aux petites et moyennes entreprises (PME) et uniquement si l’apprenti prépare un diplôme de niveau bac ou inférieur, comme un CAP, BEP ou un brevet professionnel.
Les entreprises de plus de 250 salariés seront désormais exclues de cette aide, et il n’y aura plus de prime pour les étudiants poursuivant des études supérieures, telles que la licence ou le master. Cette mesure a été justifiée par l’absence de budget pour l’année 2026, suite à l’échec de la commission mixte paritaire à parvenir à un compromis sur le projet de loi de finances (PLF) le 19 décembre 2025. En conséquence, le gouvernement a adopté une loi spéciale qui permet de financer temporairement l’État, mais qui comporte des dispositions plus restrictives concernant les aides à l’embauche des apprentis.
Une réduction des aides qui risque d’affecter l'embauche et l'emploi
Malgré le maintien du montant de la prime à 5 000 euros pour la première année et à 6 000 euros si l’apprenti est en situation de handicap, cette décision pourrait avoir des conséquences importantes sur l'emploi des jeunes en alternance. En effet, entre juin et septembre 2025, près de 50 000 contrats en moins ont été enregistrés par rapport à la même période de l’année précédente, en grande partie à cause de la réduction des aides adoptée au début de l’année. Ces primes avaient déjà été rabotées de 1 000 euros pour les PME et de 4 000 euros pour les grandes entreprises.
Le gouvernement met en avant que cette évolution s’inscrit dans un contexte de contraintes budgétaires et que la réduction des aides vise à mieux cibler les ressources. Cependant, cette nouvelle restriction pourrait ralentir l’embauche et l'emploi des apprentis, notamment dans des secteurs où les entreprises de plus de 250 salariés étaient jusqu’ici bénéficiaires des aides.
Entre 2017 et 2023, le nombre d’apprentis en France avait considérablement augmenté, passant de 430 000 à plus d’un million, avec une hausse importante des étudiants dans l’enseignement supérieur et les secteurs des services. Néanmoins, avec le durcissement des conditions d’accès aux aides en 2026, de nombreux contrats d’apprentissage risquent de ne pas être renouvelés, ce qui pourrait freiner cette dynamique.








