Le Parlement français se prépare à adopter rapidement une « loi spéciale » pour garantir le financement de l’État et des administrations. Cette initiative législative intervient après l’échec des discussions entre députés et sénateurs sur le projet de budget de l’État.
Cette loi permettra de financer provisoirement l’État jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur le budget 2026. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, avait initialement espéré parvenir à un compromis entre les forces politiques pour voter le budget de l’État, mais les négociations ont échoué.
Le 19 décembre 2025, il a annoncé qu’une loi spéciale serait nécessaire pour éviter un « shutdown à la française », une interruption des services publics faute de financement. Lecornu a précisé qu’il commencerait dès lundi les consultations avec les responsables politiques pour déterminer la meilleure façon de procéder. « Je réunirai les principaux responsables politiques pour trouver une solution », a-t-il déclaré.
Calendrier accéléré pour l’adoption de la loi spéciale
Les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ont déjà prévu d’auditionner le ministre de l’Économie, Roland Lescure, lundi et mardi prochains pour examiner le projet de loi spécial. Un conseil des ministres est prévu en fin de journée lundi, avant un débat à l’Assemblée nationale, suivi d’un vote. Le Sénat devrait examiner le projet de loi mardi soir. Cette procédure législative accélérée vise à éviter une interruption des finances publiques à la fin de l’année.
Malgré les efforts du gouvernement pour négocier un accord, la situation reste tendue. Le Premier ministre avait précédemment misé sur un compromis pour éviter la loi spéciale. Toutefois, avec l’échec des négociations, une solution temporaire s’impose pour assurer le financement de l’État.
Le recours à cette loi spéciale est comparable à une mesure de dernier recours, utilisée l’année dernière après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure. Cette loi avait été soutenue par toutes les forces politiques, soulignant l’importance de la stabilité gouvernementale dans un contexte difficile.
Le Rassemblement national, principal groupe à l’Assemblée, devrait apporter son soutien à la loi spéciale. Selon Edwige Diaz, vice-présidente du Rassemblement national, il est essentiel que l’État continue de fonctionner. De son côté, la droite appelle à un recours au 49.3, un outil constitutionnel permettant de faire passer un texte sans vote, mais cette option reste un sujet de débat.
Ainsi, le gouvernement français met en place une solution provisoire pour financer l’État en attendant l’adoption d’un budget définitif. Cette procédure législative permettra d’éviter une crise budgétaire, mais elle reste un outil de court terme en attendant une solution plus pérenne.








