À partir de 2026, les radars de sécurité routière seront dotés de nouvelles technologies permettant de détecter plusieurs infractions en une seule fois, avec des conséquences possibles significatives pour les conducteurs.
Ces appareils, équipés d’intelligence artificielle, pourront ainsi identifier trois types de comportements illégaux simultanément : le non-port de la ceinture de sécurité, l’utilisation du téléphone au volant, et le non-respect des distances de sécurité, en plus des excès de vitesse. Les sanctions liées à ces infractions seront cumulables. Si un conducteur commet plusieurs infractions en même temps, il peut se voir attribuer des amendes multiples et perdre jusqu’à huit points sur son permis de conduire, ce qui représente le maximum légal pour ces infractions lorsqu’elles sont commises simultanément.
Par exemple, en cas de flash pour ces trois infractions, la contravention s’élèverait à 405 euros, en plus de l’amende pour excès de vitesse. Cette évolution des sanctions suscite des préoccupations, notamment parmi les professionnels. Un chauffeur-livreur, interrogé par TF1, exprime ses inquiétudes : « Si je perds huit points, j’ai perdu mon permis et je ne peux plus travailler. » Certains automobilistes estiment même que cette nouvelle mesure s’apparente à du « racket ».
Déploiement des radars et critiques sur la technologie
Les radars de nouvelle génération seront déployés dès 2026, notamment sur les radars tourelles et ceux installés dans des zones de chantier. L’objectif annoncé par le gouvernement est de réduire le nombre d’accidents de la route en ciblant des comportements jugés dangereux. Cependant, certaines critiques émergent concernant l’efficacité de cette technologie. Pierre Chasseray, délégué général de l’association « 40 millions d’automobilistes », souligne que ces radars ne pourront pas détecter certaines infractions majeures, comme la conduite sous l’effet de l’alcool ou des stupéfiants, qui sont responsables de nombreux accidents.
L’intelligence artificielle utilisée pour ces radars pourrait aussi présenter des limites. L’avocate en droit pénal routier Anissa Doumi se questionne sur la précision de ces systèmes : « Comment la technologie va-t-elle pouvoir détecter un téléphone sans le confondre avec un autre objet du quotidien ? », se demande-t-elle. Des doutes subsistent également concernant le port de la ceinture de sécurité, qui peut être difficilement détectable si elle est dissimulée par des vêtements.
Des projets de développement vont encore plus loin, et ces radars pourraient, à terme, détecter d’autres infractions, telles que le non-respect d’un stop ou l’absence de casque pour les motards. Ainsi, la mise en place de ces nouveaux radars et leur utilisation de l’intelligence artificielle marqueront un tournant dans la lutte contre les comportements dangereux au volant, mais soulèvent aussi des questions sur leur efficacité et leur fiabilité.








