La Banque de France a annoncé qu’elle réajusterait ses prévisions de croissance pour les années 2025 et 2026, suite à des signes d’amélioration économique. Selon François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, les révisions seront publiées le 19 décembre, mais il a déjà précisé qu’une légère hausse de la prévision était envisagée.
Auparavant, la Banque de France avait estimé une croissance de 0,7 % pour 2025 et de 0,9 % pour 2026, mais ces chiffres seront désormais ajustés à la hausse. L’Insee et le gouvernement ont déjà révisé leurs prévisions de croissance, portant la prévision de 2025 à 0,8 %. François Villeroy de Galhau a souligné sur Europe 1 que cette révision positive était principalement due à une résistance de l’économie française malgré les incertitudes politiques et économiques.
« Les chefs d’entreprises interrogés par la Banque de France confirment que l’économie française résiste mieux que prévu à l’incertitude politique », a-t-il indiqué. Ce constat met en évidence la résilience de l’économie, qui a su éviter la récession redoutée par de nombreux experts l’année précédente.
Une croissance relative dans contexte économique toujours incertain
Bien que la croissance semble plus robuste que prévu, le gouverneur de la Banque de France a averti que même avec une croissance atteignant 1 % en 2026, cela ne suffirait pas à répondre aux défis économiques à long terme. « C’est de la résilience, mais ce n’est pas suffisant », a précisé François Villeroy de Galhau. Selon lui, l’incertitude, tant au niveau national qu’international, aurait coûté environ 0,5 point de croissance à l’économie française, dont 0,2 point attribuable à des facteurs internes.
Pour remédier à cette situation, il a suggéré qu’une stratégie budgétaire stable et une stabilisation politique pourraient permettre de récupérer environ 0,2 point de croissance supplémentaire. Toutefois, le gouverneur a insisté sur le fait qu’il reste essentiel de maintenir une politique budgétaire prudente et de réduire le déficit public pour éviter l’aggravation de la dette. « Si nous parvenons à sortir de cette situation avec un déficit de 4,8 % du PIB l’an prochain, ce serait déjà un progrès », a-t-il ajouté.
Les discussions sur le budget de l’État continuent d’être un enjeu majeur, avec un projet de loi sur la Sécurité sociale récemment adopté. Cependant, des divergences persistent au sein du gouvernement concernant la gestion des déficits. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a exprimé sa préférence pour un déficit public situé à 5 % du PIB en 2026, un objectif qui pourrait être difficile à atteindre sans mesures budgétaires supplémentaires.
Ainsi, bien que la Banque de France ait révisé ses prévisions de croissance à la hausse, elle continue de surveiller de près les incertitudes politiques et économiques qui pourraient freiner cette reprise. Le gouvernement devra donc poursuivre ses efforts pour stabiliser la situation économique et réduire les déficits, tout en prenant en compte les défis extérieurs qui pèsent sur la croissance.








