Les autorités sanitaires ont de nouveau bloqué des millions de bouteilles de Perrier après la détection de nouvelles contaminations bactériennes sur le site de Vergèze, dans le Gard. Environ quatre millions de bouteilles sont actuellement immobilisées dans les entrepôts, après des analyses qui ont révélé des anomalies bactériologiques.
Ces incidents surviennent alors que l’entreprise Nestlé, propriétaire de la marque Perrier, se trouve dans une situation complexe, avec des questions sur le maintien de son statut d’eau minérale naturelle. Depuis novembre 2025, les deux derniers forages actifs de l’usine de Vergèze ont été suspendus suite à la découverte de bactéries pathogènes.
Nestlé a expliqué que cette suspension était due à une « anomalie » dans l’une de ses analyses, et qu’un second forage avait été mis à l’arrêt en raison d’une panne de courant. La société a cependant affirmé que l’eau minérale Perrier restait « consommable en toute sécurité ».
La situation sanitaire des eaux Perrier et les mesures prises
Ces épisodes de contamination s’inscrivent dans un contexte de tensions sur la production de l’eau minérale. En mai 2025, la préfecture du Gard avait ordonné à Nestlé de retirer des microfiltres spécifiques, utilisés pour retenir les bactéries. Depuis cette décision, 27 cas de non-conformité ont été rapportés, dont plusieurs détectant des bactéries potentiellement dangereuses comme Pseudomonas aeruginosa et des coliformes, indicateurs de contamination fécale. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a confirmé ces incidents.
Les autorités sanitaires ont de nouveau ordonné le blocage de milliers de bouteilles, estimant que 2 415 palettes de Perrier, contenant près de 4 millions de bouteilles, ne pouvaient pas être mises sur le marché en raison de risques bactériologiques. Cette situation n’est pas nouvelle, puisque Perrier a déjà dû détruire des millions de bouteilles dans le passé pour des raisons similaires.
L’usine de Vergèze, dont la production a été interrompue à plusieurs reprises, fait face à une question essentielle : le maintien de son statut d’eau minérale naturelle. En juillet 2025, Nestlé a demandé à renouveler l’autorisation d’exploiter ses forages, mais cette demande reste en suspens. Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, doit prendre une décision d’ici la fin de l’année, après avoir consulté le CoDERST, un conseil composé d’experts, d’élus et de représentants de la société civile.
Si la décision du préfet est cruciale, les autorités sanitaires continuent de surveiller de près la situation, notamment en ce qui concerne les pratiques de filtration de l’eau et la conformité aux normes de qualité. Les défaillances répétées de Perrier soulèvent des questions sur la viabilité de l’exploitation à long terme de cette source.








