Les inégalités dans les salaires entre les hommes et les femmes persistent en France. Selon le calcul réalisé par le collectif féministe Les Glorieuses, les femmes en France commenceraient symboliquement à travailler gratuitement à partir du lundi 10 novembre à 11 h 31.
Ce calcul repose sur les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui indiquent que les femmes perçoivent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes pour un même volume horaire de travail. Cette différence signifie qu’à compter de cette heure précise, les femmes cesseraient de percevoir un revenu équivalent à celui des hommes pour le reste de l’année.
Le collectif Les Glorieuses, fondé par Rebecca Amsellem, publie chaque année ce repère temporel afin d’illustrer concrètement l’écart de rémunération persistant entre les femmes et les hommes. Selon la fondatrice, « il faut encore un coup de pouce pour accélérer dans la lutte pour l’égalité salariale ». Depuis 2016, cet écart s’est réduit de 15,1 % à 14,2 %, soit une baisse de 0,9 point. À ce rythme, le collectif estime que la parité salariale ne serait atteinte qu’en 2167.
Les pistes pour réduire les écarts de salaire
Pour accélérer la réduction de ces inégalités, Les Glorieuses proposent plusieurs pistes. L’organisation demande une revalorisation des métiers où les femmes sont les plus nombreuses, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du social. Le collectif appelle également à la mise en place d’un congé post-naissance identique pour les deux parents afin de limiter les interruptions de carrière souvent supportées par les femmes.
Rebecca Amsellem préconise par ailleurs de conditionner l’accès des entreprises aux marchés publics et aux subventions au respect de l’égalité salariale. Elle estime qu’une telle mesure permettrait de garantir que les fonds publics ne contribuent plus au creusement des inégalités.
Les Glorieuses évoquent aussi la mise en œuvre prochaine de la transparence salariale, prévue en 2026 avec la transposition d’une directive européenne. Cette règle imposera aux entreprises de publier les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Selon le collectif, cette obligation devrait favoriser des négociations plus équitables et inciter les employeurs à réduire les différences de salaire.
Dans certains pays européens comme l’Islande et la Suède, où la transparence salariale existe depuis plusieurs décennies, les écarts de salaires sont devenus marginaux. Pour Rebecca Amsellem, cet exemple prouve l’efficacité de la transparence comme levier de changement.
Le collectif rappelle que malgré des progrès mesurés depuis plusieurs années, l’égalité salariale reste encore hors d’atteinte en France. La date symbolique du 10 novembre à 11 h 31 sert ainsi à rappeler que l’écart persiste dans les faits. Les Glorieuses considèrent cette initiative comme un outil de sensibilisation destiné à maintenir la question salariale au cœur du débat public et politique.








