À partir de 2026, MaPrimeRénov’ évolue pour se concentrer sur les logements les moins performants sur le plan énergétique. Le projet de loi de finances présenté par le gouvernement prévoit de privilégier les rénovations globales plutôt que les travaux isolés, avec l’objectif de réduire les émissions de carbone tout en maîtrisant le budget public.
Depuis la réouverture du guichet fin septembre 2025, MaPrimeRénov’ est déjà réservée aux logements classés E, F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE), et les foyers modestes et très modestes sont prioritaires. Le nombre de dossiers acceptés est plafonné, tandis que les plafonds de dépenses ont été réduits pour limiter les abus et optimiser l’utilisation des fonds publics.
Le dispositif MaPrimeRénov’ vise désormais à soutenir les rénovations dites « d’ampleur », c’est-à-dire combinant plusieurs types de travaux permettant une amélioration significative de la performance énergétique d’un logement. L’objectif est de favoriser les opérations qui apportent une véritable valeur environnementale, comme l’isolation complète, la modernisation des systèmes de chauffage ou l’installation de technologies à faible émission de carbone.
Les travaux réalisés « par geste », comme l’isolation d’un mur ou le remplacement d’une chaudière individuelle, seront désormais plus encadrés. Certaines opérations, notamment l’installation de chaudières biomasse (bois et granulés) et l’isolation de murs isolés, seront exclues de la liste des travaux subventionnables. Cette mesure permet de concentrer les aides sur des rénovations efficaces en matière de décarbonation et d’optimiser les ressources de l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
MaPrimeRénov’ garde ses priorités malgré une baisse des crédits
Le projet de loi de finances 2026 prévoit un budget de 1,9 milliard d’euros pour le programme « urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat », soit près de 750 millions d’euros de moins qu’en 2025. Malgré cette baisse, l’accent est mis sur l’efficacité des rénovations et sur la mobilisation accrue des certificats d’économie d’énergie (CEE) pour soutenir les ménages.
Selon le gouvernement, ce recentrage devrait permettre de rénover davantage de logements énergivores de manière plus ciblée, tout en stabilisant les moyens de l’Anah. Les ménages concernés sont principalement ceux habitant des logements classés E, F ou G, avec une priorité donnée aux foyers aux revenus modestes et très modestes.
La réforme répond à la nécessité de lutter contre le gaspillage énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle traduit également la volonté de rendre le dispositif plus transparent et moins sujet aux dérives constatées ces dernières années.
En pratique, les demandeurs doivent désormais préparer des projets de rénovation ambitieux et intégrant plusieurs actions combinées, plutôt que de se limiter à un seul type de travaux. L’enjeu pour les foyers est donc de maximiser l’impact environnemental de leurs rénovations pour bénéficier de MaPrimeRénov’.
Avec cette nouvelle orientation, le gouvernement espère renforcer l’efficacité du programme et soutenir la transition énergétique en ciblant d’abord les logements les plus énergivores, tout en conservant une aide financière pour les foyers modestes.








