Budget 2026 : le gouvernement s’attaque à 23 niches fiscales, retraités, familles et automobilistes concernés

Le projet de budget 2026 prévoit la suppression de 23 niches fiscales jugées obsolètes, dans une tentative de simplification du système fiscal et de réduction des dépenses publiques.

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Budget 2026 : 23 niches fiscales sur le point de disparaître. Crédit : SIPA | Econostrum.info

Dans le cadre de la préparation du budget 2026, le gouvernement a décidé de supprimer 23 niches fiscales jugées inefficaces ou obsolètes. Ces mesures visent à réduire les dépenses fiscales de l’État tout en augmentant la transparence du système fiscal. Bien que la suppression de ces niches doive permettre des économies substantielles, elle risque aussi de susciter des mécontentements parmi certains secteurs et contribuables concernés.

Le projet de loi de finances pour 2026 présenté par le gouvernement prévoit de supprimer 23 niches fiscales parmi les 474 existantes en France. Ces niches, qui représentent un manque à gagner de 85 milliards d’euros par an pour l’État, concernent principalement des exonérations fiscales et des crédits d’impôts qui bénéficient à certains contribuables et entreprises. Le gouvernement espère ainsi économiser environ 5 milliards d’euros, en supprimant les dispositifs jugés inutiles et inefficaces.

Cette réforme s’inscrit dans une logique de rationalisation des finances publiques, en réduisant les dépenses fiscales tout en conservant une fiscalité plus juste et transparente.

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Des niches fiscales variées et souvent contestées

Les niches fiscales sont des dispositifs qui permettent de réduire la charge fiscale d’un individu ou d’une entreprise. En France, elles sont souvent critiquées pour leur complexité et leur coût pour les finances publiques. Parmi les 23 niches à supprimer, certaines sont particulièrement controversées, comme l’exonération fiscale des lauréats du prix Nobel, qui n’impacte qu’un nombre restreint de personnes. Une autre niche concerne les exonérations fiscales dont bénéficient certains sportifs professionnels en reconversion.

Ces exonérations, bien qu’elles visent à encourager la reconversion des athlètes, ont peu d’impact sur la masse fiscale globale et sont jugées trop coûteuses par le gouvernement.

La suppression de certaines niches impacte directement les Français

Certaines des niches fiscales concernées par cette réforme touchent des secteurs plus vastes et sont susceptibles d’affecter directement les Français. L’une des principales mesures qui a fait débat est la suppression de l’abattement de 10 % sur les retraites. Cet abattement, qui bénéficie aux retraités en réduisant leur base imposable, est jugé trop coûteux et injuste par le gouvernement, car il profite principalement aux retraités les plus aisés.

En supprimant cette niche, l’exécutif espère réaliser des économies tout en cherchant à rendre la fiscalité plus équitable. Toutefois, cette mesure pourrait être perçue comme une injustice par de nombreux retraités, qui estiment que cette réduction d’impôt leur permet de maintenir un pouvoir d’achat plus stable.

L’E85 et les frais de scolarité dans la ligne de mire

Le gouvernement prévoit également de supprimer le crédit d’impôt sur les frais de scolarité, qui concerne les dépenses engagées pour les enfants scolarisés au collège, au lycée, et à l’université. Bien que le montant soit relativement modeste (61 euros au collège, 153 euros au lycée, 183 euros à l’université), cette suppression pourrait être perçue comme une attaque contre le pouvoir d’achat des familles.

Une autre mesure importante concerne l’E85, un carburant alternatif moins cher que l’essence. Le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sur ce carburant, affectant ainsi les 400 000 conducteurs qui ont fait le choix de rouler avec ce carburant. Bien qu’il soit moins coûteux, l’E85 est souvent critiqué pour le coût d’installation du boîtier compatible. Cette hausse de la taxe sur l’E85 pourrait donc être un nouveau fardeau pour les conducteurs qui ont fait cet investissement.

Un risque de mécontentement social

Bien que l’objectif du gouvernement soit d’optimiser la fiscalité et de rendre le système plus efficace, ces réformes pourraient entraîner une vague de mécontentements. De nombreuses personnes et groupes sociaux sont directement concernés par ces suppressions de niches fiscales, ce qui pourrait engendrer des tensions, notamment parmi les retraités et les familles touchées par la suppression du crédit d’impôt sur les frais de scolarité.

De plus, la hausse de la taxe sur l’E85 pourrait rallumer la colère des conducteurs ruraux, déjà touchés par l’augmentation des coûts de carburant.

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