Après avoir porté de graves accusations contre l’économiste Gabriel Zucman, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, est invité par ce dernier à un débat autour de la taxe Zucman.
Le samedi 20 septembre, le directeur du groupe de luxe LVMH s’est prononcé auprès du Sunday Times à propos de la taxe Zucman, destinée aux plus hauts revenus en France. Dans cette interview, Bernard Arnault accusait Gabriel Zucman d’être un « militant d’extrême gauche », souhaitant nuire à l’économie française.
Il a également remis en doute les compétences universitaires de l’économiste, en insinuant qu’il faisait passer ses convictions personnelles avant une analyse objective de la situation. Pour rappel, la taxe Zucman consiste à prélever 2% d’impôt sur les fortunes dépassant les 100 millions d’euros. Avec un patrimoine de 132 milliards d’euros, le PDG de LVMH ferait partie des premiers visés par cette imposition. L’économiste Gabriel Zucman n’a pas tardé à répondre à cette attaque à travers des messages publiés sur X, puis dans les médias.
« Bonjour M. Bernard Arnault, la fébrilité n’autorise pas la calomnie […] J’ai été très surpris par le caractère caricatural de vos attaques. Vos propos me visant sortent du domaine de la rationalité et sont sans fondement », avait-il publié sur X. Le professeur à l’École normale supérieure et à l’université de Berkeley s’est également indigné face à la critique de ses compétences universitaires et a assuré ne pas appartenir à un mouvement politique.
Gabriel Zucman réclame un débat avec Bernard Arnault « dans le respect de la vérité et des faits »
Le dimanche 21 septembre, Gabriel Zucman a déclaré auprès de l’AFP que Bernard Arnault devrait mener le débat « dans le respect de la vérité et des faits ». L’économiste est également revenu sur la légitimité de sa recherche, ainsi que sur celle de ses compétences universitaires. « M. Arnault a tort de remettre en cause mes qualifications professionnelles en parlant à mon égard de “pseudo-compétence universitaire”. Avec la montée du trumpisme, j’ai vu fleurir ce discours dénigrant les savoirs et la recherche aux États-Unis. », a-t-il ajouté, rapporte Huffpost.
Par ailleurs, il est utile de souligner que la taxe Zucman est loin de faire l’unanimité en France. Selon le Medef, il s’agit d’un « frein à l’investissement », tandis que, pour Nicolas Dufourcq, le dirigeant de Bpifrance, cette mesure est « une histoire de jalousie à la française ». Or, selon Gabriel Zucman, cette mesure est tout à fait rationnelle et vise à restaurer l’équité face à l’impôt pour les classes sociales. « Le temps est venu de soumettre les milliardaires à un taux minimal d’imposition. », avait-il déclaré sur X.








