Impôts : le ministre de l’Économie exclut le retour de l’ISF dans le budget 2026

Eric Lompard a complètement exclu le retour de l’impôt sur la fortune dans le budget 2026

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Impôts : le ministre de l'Économie exclut le retour de l'ISF dans le budget 2026. Crédit : Canva | Econostrum.info

La question des impôts occupe une place importante dans le débat sur le budget 2026. Le ministre français de l’Économie, des Finances, de la Sécurité industrielle et numérique, Eric Lombard, a pris la parole le jeudi 28 août 2025 à Paris lors de la Rencontre des entrepreneurs de France, organisée par le Mouvement des entreprises de France (Medef).

Devant les dirigeants d’entreprises, il a affirmé être convaincu que le projet de loi de finances pour 2026 sera présenté dans les délais impartis. Le ministre a indiqué que les textes budgétaires étaient déjà finalisés, malgré un contexte politique marqué par le vote de confiance prévu le 8 septembre au Parlement.

Ce scrutin, auquel le Premier ministre François Bayrou a décidé de soumettre son gouvernement, pourrait entraîner sa démission en cas d’échec, ce qui impliquerait la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Eric Lombard a néanmoins déclaré : « Je suis convaincu qu’on aura dans les délais un budget pour 2026 ».

Au cours de son intervention, le ministre a également abordé la question des impôts sur le patrimoine. Il a précisé que le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) était « complètement écarté » du projet de budget. Selon lui, ce prélèvement a eu « des effets assez nocifs dans notre pays » et ne sera donc pas réintroduit. Cette précision intervient alors que certains responsables politiques de gauche appellent à une augmentation de la fiscalité sur les hauts revenus et les patrimoines les plus élevés.

Un budget sous contrainte et des arbitrages en discussion

Eric Lombard a reconnu que des arbitrages demeuraient possibles sur le contenu du budget, en particulier concernant le partage de l’effort demandé pour atteindre les 44 milliards d’euros d’ajustements souhaités par François Bayrou pour l’année prochaine. « Ce qui peut faire l’objet de discussions, c’est le partage de l’effort », a-t-il précisé, en évoquant les différentes catégories de la population concernées, parmi lesquelles les salariés, les fonctionnaires, les retraités et les personnes disposant d’héritages. Il a souligné que la répartition de cet effort devait être considérée comme un enjeu démocratique.

Le ministre a insisté sur la nécessité de réduire le déficit public tout en protégeant les entreprises, qu’il a qualifiées de moteur de l’emploi et de la croissance. Dans ce contexte, Patrick Martin, président du Medef, avait mis en garde la veille contre toute mesure visant à « taxer les riches » ou à accroître la fiscalité des entreprises. Il a estimé qu’un retour de l’ISF serait « ravageur pour notre économie ».

Le gouvernement veut présenter un budget 2026 sans le retour de l’impôt sur la fortune 

Eric Lombard a par ailleurs tenté de rassurer les acteurs économiques sur la stabilité financière de la France. « Je ne crois pas à la crise financière », a-t-il affirmé. Il a expliqué que la Direction générale du Trésor ne rencontrait pas de difficulté à financer l’économie nationale. Selon les estimations de la Banque de France publiées le 11 août, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait progresser de 0,3 % au troisième trimestre 2025. Le ministre a également exprimé sa conviction que l’écart de taux d’intérêt entre les obligations françaises et allemandes se réduira une fois les incertitudes politiques dissipées.

Les déclarations d’Eric Lombard interviennent dans un climat de forte volatilité des marchés. Lors du discours du Premier ministre en début de semaine, le CAC 40 avait reculé de 1,59 %, avant de se stabiliser légèrement. L’écart de taux d’intérêt entre les obligations françaises à dix ans et celles de l’Allemagne a également augmenté, passant de 0,60 % à 0,75 %.

Ces propos visent à confirmer que, malgré le contexte politique et les interrogations sur la majorité parlementaire, le gouvernement entend présenter dans les temps un projet de loi de finances pour 2026, sans rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune, mais avec une répartition des efforts budgétaires encore à préciser.

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