Avec la réforme des retraites, les travailleurs ayant consommé le temps légal d'exercice avant leur départ ont désormais la possibilité de cumuler une autre activité et de prétendre à une deuxième retraite. De quoi redonner espoir aux seniors qui, pour la majorité, vivent dans la précarité sitôt mis au repos.
Un cumul emploi-retraite sous conditions
Si la réforme des retraites vise à améliorer les conditions de départ, celui-ci ne porte pas que de bonnes nouvelles. C'est ce que confirme Valérie Batigne, fondatrice et dirigeante du cabinet de retraite Sapiendo. « La retraite pourra être un peu décevante pour certains. En effet, pourquoi plafonner les nouveaux droits de départ à la retraite à 5 % du Plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) et à la tranche 1 pour la pension complémentaire Agirc-Arrco? » se demande-t-elle.
Le cabinet Sapiendo a lancé des simulations pour le calcul des gains des personnes reprenant la vie active juste après leur départ à la retraite. Par exemple, une personne née le 15 septembre 1961 et qui liquiderait sa retraite au 1ᵉʳ janvier 2024, soit à 62 ans et 3 mois (âge légal depuis la réforme), toucherait une rémunération annuelle brute de 46 368 € (taux du PASS en 2024). Ainsi, le gain sera calculé comme suit : 549 € de droits annuels à la retraite de base et 207 € de droits annuels à la retraite complémentaire Agirc-Arrco.
Pendant les quatre premières années, le cumul brut perçu par le retraité ne sera soumis à aucun plafonnement. Cela étant dit, il aura 756 € brut (63 € par mois) pour une année de cumul et 1 512 € brut pour deux années, etc. À la fin de la 4ᵉ année, cet assuré aura constitué, suivant ces nouveaux droits, un gain de 3 024 € brut (252 € par mois). En revanche, cette progression prend fin après la 5ᵉ année en raison du plafonnement de la retraite de base à 5 % du PASS.
Quid du cumul emploi-retraite à temps partiel ?
Pour un emploi à temps partiel, le cumul suit une courbe de progression qui dure dans le temps. Par exemple, pour une rémunération brute de 12 000 euros sur une année, le concerné percevra 142 €/an pour la retraite de base et 54 € pour la complémentaire Agirc-Arrco, soit au total 196 € (16 €/mois) sur la même année. Par conséquent, pour qu'il puisse atteindre le niveau maximum, il lui faut rester en poste durant 16 ans.
En outre, il est important de prendre en considération un point essentiel lors de la reprise du travail chez le même employeur. En effet, pour prétendre à la deuxième retraite, le concerné doit respecter un certain délai de carence, autrement dit une pause de six mois entre la date de départ à la retraite et celle de la reprise du travail au niveau de la même entreprise.