La gestion de la trésorerie est un volet essentiel pour toute entreprise. Même rentable, une société peut se retrouver en difficulté si elle ne gère pas correctement ses flux de liquidités. Certaines erreurs sont évidentes, mais d’autres, plus discrètes, peuvent fragiliser votre équilibre financier sans que vous vous en rendiez compte. Mauvaise anticipation, gestion trop rigide ou confiance excessive dans les prévisions peuvent vous coûter cher. Voici quatre pièges subtils à éviter pour garder votre trésorerie saine et solide.
Confondre la rentabilité à la trésorerie
Une entreprise peut afficher de bons résultats comptables tout en manquant de liquidités. C’est une confusion fréquente. En réalité, les bénéfices peuvent être comptabilisés avant même d’avoir été encaissés. Par ailleurs, certains investissements ou charges non décaissables (comme les amortissements) n’impactent pas votre trésorerie immédiate. Il est donc essentiel d’avoir une vision séparée entre résultat net et cash disponible. Suivre un plan de trésorerie prévisionnel à court terme permet d’anticiper les décalages de flux. Des solutions de contrôle de trésorerie existent et peuvent vous accompagner dans une optimisation de votre trésorerie.
Négliger les délais de paiement clients et fournisseurs
Beaucoup d’entreprises acceptent sans négociation les délais de paiement imposés par leurs clients ou fournisseurs. C’est pourtant un levier central de gestion de trésorerie. Accorder 60 jours de paiement à vos clients tout en réglant vos fournisseurs sous 30 jours crée un déséquilibre de flux. Sans relais de financement, cela vous met rapidement en tension. Il est essentiel d’optimiser les délais dans les deux sens : raccourcir les encaissements, allonger si possible les décaissements.
Pensez également à relancer les retards de paiement dès le premier jour. Plus l’argent reste dehors, plus votre trésorerie souffre. Envisagez les outils comme l’escompte ou l’affacturage en cas de besoin ponctuel. Maîtriser les délais, c’est maîtriser ses entrées et sorties de cash, et donc préserver sa capacité d’action à court terme.
S’appuyer aveuglément sur les prévisions
Les tableaux Excel et outils de prévision sont utiles, mais attention à ne pas leur faire une confiance aveugle. Les prévisions de trésorerie reposent sur des hypothèses. Or, celles-ci peuvent évoluer brusquement. Une commande annulée, une facture impayée, une hausse imprévue de charges, et tout votre prévisionnel est faussé. Il faut donc garder une marge de sécurité et actualiser régulièrement vos données.
Ne pas réagir à temps face à un écart entre le prévisionnel et le réel est une erreur fréquente. De plus, certaines entreprises oublient de prévoir les événements exceptionnels comme les investissements ponctuels et les primes. Une bonne gestion de trésorerie repose autant sur la rigueur du suivi que sur la capacité à adapter rapidement les prévisions.
Sous-estimer les petites dépenses récurrentes ou cachées
Certains frais paraissent mineurs, mais s’accumulent en silence : abonnements logiciels, petits achats, frais bancaires, maintenance, commissions, etc. Ces fuites de trésorerie grignotent votre marge sans forcément apparaître en priorité. Il est important de les identifier et de les rationaliser.
En parallèle, certaines charges imprévues, comme des réparations urgentes ou des frais juridiques, peuvent surgir sans prévenir. Une revue mensuelle des charges fixes et variables permet de repérer les hausses anormales et d’ajuster les postes budgétaires. La vigilance sur les petits montants peut faire une grande différence à long terme. En trésorerie, ce sont souvent les détails qui font les écarts.








