La campagne de déclaration des revenus 2024 a débuté ce 10 avril 2025 pour près de 41 millions de foyers fiscaux. Cette année, plusieurs changements notables interviennent dans la manière de déclarer et de calculer l’impôt. Le barème de l’impôt est ajusté en fonction de l’inflation, et certaines niches fiscales sont modifiées. Voici les trois principaux changements à connaître.
La principale évolution concerne l’ajustement du barème de l’impôt qui a été rehaussé de 1,8 % pour tenir compte de l’inflation de l’année écoulée. En 2024, la progression des revenus étant inférieure à l’inflation pour une grande majorité des foyers, cela devrait permettre à un certain nombre de contribuables de payer moins d’impôts.
Selon Laurent Desmoulière, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Meeschaert, « « Les ménages dont les ressources ont progressé de moins de 1,8 % entre 2023 et 2024 devraient voir le montant de leur impôt baisser », a-t-il déclaré à Ouest-France. En revanche, ceux dont les revenus ont augmenté de plus de 1,8 % devraient voir leur impôt augmenter. Cette mesure permet de compenser partiellement l’augmentation du coût de la vie, offrant ainsi une certaine stabilité fiscale dans un contexte économique tendu.
La niche fiscale sur les meublés Airbnb baissera de 50% à 30% dès 2025.
Les propriétaires de meublés loués en courte durée, notamment via Airbnb, bénéficient pour la dernière fois de l’abattement fiscal de 50 % sur leurs revenus locatifs pour l’année 2024, à hauteur de 77 700 € de recettes. Cependant, cette niche fiscale sera réduite à 30 % pour les revenus supérieurs à 15 000 € à partir de 2025. Les loyers perçus dans ce cadre seront désormais soumis au même régime fiscal que celui de la location nue, avec des obligations de comptabilité et de justifications des charges pour les contribuables dépassant les seuils d’abattement.
Cette mesure vise à aligner la fiscalité des meublés de tourisme avec celle des locations longues, afin de réduire les avantages fiscaux qui étaient jugés trop avantageux pour les plateformes de location courte durée. En outre, la plus-value imposable lors de la vente de ces meublés sera accrue, en réintégrant l’amortissement du bien immobilier dans le calcul. Cette mesure, applicable aux transactions réalisées à partir du 15 février 2025, impacte donc directement les propriétaires qui souhaitent vendre leur bien.
La réforme sur les hauts revenus, effective depuis le 31 décembre 2024, ne concernera pas la déclaration des revenus de 2024
Une autre réforme importante touche les hauts revenus. Une contribution différentielle sur les hauts revenus est instaurée pour les 65 000 ménages percevant des revenus supérieurs à 250 000 € par an pour une personne seule ou 500 000 € pour un couple. Bien que la loi de finances ait été adoptée après le 31 décembre 2024, cette contribution ne s’appliquera pas sur les revenus 2024, comme l’indique Ouest-France, afin d’éviter toute rétroactivité.
Elle sera donc effective sur les revenus 2025, mais un acompte de 95 % devra être payé dès décembre 2025 pour éviter un manque à gagner dans le budget de l’État. Cette mesure suscite cependant des inquiétudes, car elle oblige les contribuables concernés à calculer eux-mêmes l’acompte, ce qui pourrait entraîner des erreurs et des pénalités si l’estimation est incorrecte. Les dividendes perçus par ces ménages seront particulièrement scrutés, et il est conseillé de bien vérifier les montants déclarés pour éviter toute mauvaise surprise.