À partir de janvier 2025, lutter contre la fraude dans les transports publics en Île-de-France prendra une nouvelle dimension. La plateforme « Stop fraude », introduite grâce à un décret d’application de la loi Savary, permettra aux opérateurs comme la RATP, la SNCF ou Keolis de vérifier les informations personnelles des fraudeurs. Ce dispositif vise à réduire les pertes importantes causées par les comportements frauduleux, estimées à près de 200 millions d’euros chaque année.
Un dispositif pour vérifier les adresses des contrevenants
La fraude dans les transports revêt de multiples formes, allant de l’absence de titre de transport à l’utilisation de documents invalides. Jusqu’à présent, il était difficile de récupérer les amendes des fraudeurs, ces derniers fournissant souvent des adresses fictives ou incorrectes. Avec la plateforme Stop fraude, les agents assermentés pourront vérifier, en temps réel, la véracité des informations fournies par les contrevenants, en croisant les données avec celles des administrations publiques et organismes de Sécurité sociale.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la loi dite Le Roux-Savary, qui impose aux usagers de disposer d’un document attestant leur identité en cas de contrôle. Ce texte, adopté en 2016, autorise également les opérateurs de transport à demander des preuves de résidence pour s’assurer de la validité des données des contrevenants.
Des pertes financières importantes pour les opérateurs
La fraude coûte chaque année des centaines de millions d’euros aux opérateurs de transport. Rien que pour la RATP, elle représente une perte de 171 millions d’euros, soit l’équivalent du financement de 23 rames de métro ou de 475 autobus. Cette problématique est particulièrement marquée sur les réseaux de surface, comme les bus et tramways, où l’absence de portiques de sécurité rend les contrôles plus difficiles.
Île-de-France Mobilités (IDFM), en charge de la régulation des transports dans la région, a fait de la lutte contre la fraude une priorité. Ce nouvel outil, d’abord testé sur une période expérimentale de trois mois, permettra aux opérateurs de renforcer leurs capacités de contrôle et d’améliorer le recouvrement des amendes.
Une expérimentation avant une généralisation
Pour l’heure, la plateforme sera utilisée par plusieurs opérateurs majeurs, dont la RATP, Keolis, Transdev, et la SNCF, avant d’être déployée plus largement. Si les résultats sont concluants, cet outil pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la fraude, contribuant à assainir les finances des transports publics tout en responsabilisant les usagers.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.