L’année 2024 a été particulièrement difficile pour les chefs d’entreprise. Selon une étude de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, réalisée par l’association GSC et le cabinet Altares, 60 852 patrons ont perdu leur emploi en raison de la fermeture de leur société. Ce chiffre marque une hausse de 18 % par rapport à 2023 et atteint son plus haut niveau depuis neuf ans.
L’augmentation des pertes d’emplois chez les dirigeants est directement liée à la hausse des défaillances d’entreprises. En 2024, la France a enregistré 67 830 procédures collectives (redressements, liquidations et sauvegardes), soit 17 % de plus qu’en 2023. Parmi elles, 46 640 entreprises ont été liquidées, entraînant la disparition immédiate de leur activité et la mise au chômage de leurs dirigeants.
Les secteurs les plus touchés sont la construction (+23,7 %), les agences immobilières (+34,7 %) et les transports/logistique (+29,3 %), fragilisés par un ralentissement économique et des conditions de marché difficiles, détaille BFMTV.
Les petites entreprises pénalisées par la fragilité de l'emploi en France
Près des trois quarts des entrepreneurs concernés dirigeaient une très petite entreprise (TPE) de moins de trois salariés. Ce sont eux qui subissent de plein fouet les difficultés économiques, faute de trésorerie suffisante pour absorber les chocs financiers.
La situation est encore plus critique pour les dirigeants de TPE de six à neuf salariés, dont les pertes d’emplois ont bondi de 30,2 % en un an. À l’inverse, les patrons d’entreprises de plus de 50 salariés sont moins touchés, avec une baisse de 19,8 % des pertes d’emplois dans cette catégorie.
Des disparités selon les régions et les âges
Certaines régions sont particulièrement affectées par cette vague de pertes d’emplois. L’Île-de-France, la Normandie et les Pays-de-la-Loire enregistrent des hausses supérieures à 25 %, illustrant l’impact des difficultés économiques sur les bassins d’emploi locaux.
Les entrepreneurs de plus de 60 ans sont aussi parmi les plus fragilisés, avec une augmentation de 33,2 % des pertes d’emplois dans cette tranche d’âge. Pour beaucoup d’entre eux, ces difficultés marquent la fin de leur carrière, avec peu de perspectives de reconversion.
Un besoin urgent de protection pour les dirigeants
Face à cette situation, Hervé Kermarrec, président de l’association GSC, insiste sur la nécessité d’informer les chefs d’entreprise sur les filets de sécurité financiers dont ils peuvent bénéficier. Créé en 1979, le contrat d’assurance GSC permet aux patrons de bénéficier d’une indemnisation chômage, une protection encore méconnue et sous-utilisée.
Alors que les faillites d’entreprises risquent de se poursuivre en 2025, la question de la protection sociale des dirigeants devient plus pressante que jamais.








