Une étude commandée par l’association Réseau action climat (RAC) et réalisée par Harris Interactive révèle que plus de la moitié des Français ont diminué leur consommation de viande au cours des trois dernières années. Cette tendance est en partie due à des préoccupations économiques, mais aussi à des motivations écologiques, sanitaires et liées au bien-être animal. Quels sont les facteurs à l’origine de ce changement et quelles attentes les consommateurs nourrissent-ils à l’égard des politiques publiques ?
D’après l’enquête réalisée entre le 2 et le 5 février 2025, 53% des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande, principalement pour des raisons économiques. En effet, 52% des répondants pointent l’augmentation du prix comme un facteur décisif. Bien que la raison économique reste prépondérante, elle est en légère baisse par rapport à 2023, une année marquée par une forte inflation. Au-delà des préoccupations financières, des raisons liées à la santé (38%), à la conscience environnementale (35%) et au bien-être animal (33%) viennent compléter les motivations de cette tendance.
Une tendance accentuée par l’inflation et les préoccupations environnementales
Le RAC observe que, bien que la question économique reste dominante, la crise de l’inflation a accentué ce phénomène. Les consommateurs sont prêts à consommer moins de viande à condition que les prix soient plus accessibles et que la qualité de la viande soit améliorée. Une part importante des sondés (79%) indique qu’ils limiteraient leur consommation de viande s’ils pouvaient accéder à des produits de meilleure qualité, rémunérant mieux les éleveurs. De plus, les préoccupations environnementales semblent être un levier de plus en plus significatif, avec 77% des Français affirmant vouloir soutenir une production de viande durable et moins dépendante des importations.
La baisse de la consommation de viande représente un enjeu crucial pour l’environnement
Le sondage révèle également un sentiment de déception vis-à-vis des actions menées par le gouvernement. Si 53% des Français estiment que l’État agit pour encourager une réduction de la consommation de viande, une majorité considère ces mesures insuffisantes. De nombreuses personnes souhaitent que des politiques publiques plus ambitieuses soient mises en place pour encourager la consommation de viande de qualité, notamment à travers un étiquetage environnemental sur les produits alimentaires (87%) et la limitation des marges des grandes surfaces sur les produits durables (89%).
La réduction de la consommation de cette denrée est également perçue comme un levier puissant pour lutter contre le changement climatique. Un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) révèle qu’un repas végétarien génère jusqu’à 14 fois moins de CO2 qu’un repas à base de viande, notamment du bœuf. Cette donnée aligne les préoccupations écologiques avec les tendances alimentaires en évolution, montrant qu’une réduction de la viande pourrait avoir un impact significatif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.