La France recense 4,2 millions de personnes mal logées ou qui ne possèdent pas de domicile personnel, en 2023. C’est ce qu’indiquent les chiffres publiés, mercredi, dans le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, portant sur l’état du mal-logement.
Quelque 4,2 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel, indiquent le rapport 2024 de la Fondation Abbé Pierre sur l'état du mal-logement, mis en ligne sur son site mercredi 31 janvier. « Outre ces situations les plus graves, 12,1 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement. Au total, sans les doubles comptes, près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement », résume la Fondation qui relève une aggravation de la situation comparée à celle relevée l’année précédente (4,1 millions).
330 000 personnes sans domicile
Dans le détail, la Fondation signale que parmi les 1 098 000 personnes privées de logement personnel, 330 000 sont sans domicile, 25 000 ont élu leurs résidences principales dans des hôtels, 100 000 ont trouvé refuge dans des habitations de fortunes, alors que 643 000 autres se sont retrouvées en hébergement contraint chez des tiers.
S’agissant de personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles, la Fondation révèle que 1 874 000 individus sont privés de confort et 1 128 000 vivent dans un surpeuplement accentué. Parmi les mal logés, on recense également 208 000 personnes dites « Gens du voyage », subissant de mauvaises conditions d’habitat, et 23 000 résidents de foyers de travailleurs migrants non traités.
En vision plus large, la Fondation signale 12,1 millions de personnes en situation de vulnérabilité par rapport au logement, dont des propriétaires occupant un logement dans une copropriété en difficulté (1 123 000) et des locataires en retard de loyers ou de charges (1 210 000). On compte aussi des personnes modestes en situation de surpeuplement modéré (4 299 000), d'autres souffrant du froid pour des raisons liées à la précarité énergétique (3 558 000), et des personnes en situation d’effort financier excessif (5 732 000).
Appel à faire de l’éradication de l'habitat indigne une priorité
Globalement, la Fondation note que ce 29ᵉ rapport « met l’accent sur l’habitat indigne, l’un des reflets de la crise du logement », révélant une situation qui s’aggrave de plus en plus. « Derrière les façades anonymes de copropriétés dégradées ou isolés dans les zones rurales, les logements indignes restent souvent invisibles et leurs habitants démunis ». Pourtant, « pour plus d’un million de personnes, les effets sur la santé, le confort ou l’estime de soi sont dramatiques ». Voilà un état des lieux qui, estime la Fondation, « appelle à faire de la lutte contre l’habitat indigne une priorité politique alors que l’on compte au moins 600 000 taudis sur notre territoire, dont 150 000 en Outre-mer ».