Près de 400 chefs cuisiniers, des étoilés aux cantines et collectifs de restaurateurs-paysans, ont publié une tribune dans Le Monde pour demander le retrait de la loi Duplomb, qui autorise la réintroduction de pesticides dans l’agriculture. Ce texte s’inscrit dans une large mobilisation menée contre l’utilisation de produits chimiques dans l’alimentation, au nom de la qualité des produits et de la santé des consommateurs.
Le débat a été lancé début juillet par le chef Jacques Marcon, qui a dénoncé la loi, estimant qu’elle favorisait une agriculture intensive et nuisible pour les générations futures. Le chef a pris position contre l’utilisation de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde réintroduit par cette loi, et qui est pourtant interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe. La pétition pour retirer cette loi a déjà recueilli plus de 1,8 million de signatures.
Les professionnels se mobilisent contre la loi Duplomb
Parmi les chefs qui se sont exprimés contre cette mesure, on retrouve Glenn Viel, chef trois étoiles et membre du jury de Top Chef, qui dénonce l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé, notamment en raison de leur lien avec des cancers. Il appelle à investir dans une transition écologique pour soutenir les agriculteurs, qui, selon lui, ont besoin d’aide pour se tourner vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
La mobilisation, portée par Ecotable, une entreprise qui accompagne les restaurateurs dans une démarche écoresponsable, vise à rassembler les professionnels de la restauration contre une loi qu’ils jugent incompatible avec leur métier. Le texte publié dans Le Monde, intitulé « Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner », exprime l’inquiétude des chefs face à la qualité des produits qu’ils servent et réclame le retrait immédiat de la loi Duplomb.
D’importants changements sont réclamés
Bien que la mobilisation des chefs soit moins fréquente en France, cette prise de position collective marque une exception dans une profession habituellement réticente à se prononcer sur des sujets politiques. Selon Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable, ces restaurateurs, qui préfèrent souvent se concentrer sur leur travail, ressentent désormais le besoin de « taper du poing sur la table » pour défendre des valeurs écologiques essentielles à leurs métiers.
Jacques Marcon, quant à lui, se dit « responsable » de cette situation et appelle à une prise de conscience collective, insistant sur la nécessité d’aider les agriculteurs à adopter des pratiques plus durables. Le mouvement prône une réévaluation profonde de la manière dont la profession culinaire collabore avec le monde paysan, en mettant l’accent sur la qualité, la traçabilité des produits, et le respect de l’environnement.








