La dette publique en France prend de plus en plus d'ampleur. Au mois de mars 2023, elle a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d'euros. C'est l'un des plus grands problèmes de l'économie française qui oblige le gouvernement à mettre en place une austérité budgétaire qui impacte considérablement les classes les plus vulnérables.
Malgré ces politiques qui visent à réduire le poids de cette dette, cette dernière ne cesse d'accroitre. En effet, entre avril et juin, la dette publique française a augmenté de 34,5 milliards d'euros pour atteindre 3046,9 milliards d'euros. Un nouveau record historique.
Cependant, en termes de pourcentage par rapport au PIB, elle a reculé à 111,8 % au deuxième trimestre, contre 112,5 % au premier. C'est ce qu'a indiqué l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 29 septembre.
La dette publique explose en valeur absolue et recule par rapport au pourcentage du PIB
Les chiffres de cet institut révèlent donc que la dette publique française s'est inscrite en repli par rapport au PIB, compte tenu de la « forte croissance » de l'activité enregistrée sur la période allant d'avril à juin 2023. L'Insee explique également que la hausse de la dette en valeur absolue provient essentiellement de l'augmentation de la dette de l'État (+57 milliards d'euros). Par ailleurs, celle des administrations de sécurité sociale a diminué de 21,6 milliards d'euros. Quant à la dette des organismes divers d'administration centrale, elle s'est repliée de 400 millions d'euros et celle des administrations publiques locales de 500 millions d'euros.
Il faut rappeler que la France n'arrive plus à respecter le traité européen de Maastricht de 1992, qui fixait une limite de dette publique à 60 % du PIB pour les États. Ce seuil a été dépassé par la France à la fin de l'année 2002, et depuis, le pays n'a jamais pu repasser en-dessous de ce seuil. Toutefois, depuis la crise sanitaire, suivie de la guerre en Ukraine, cette règle, ainsi que celle d'un déficit public inférieur à 3 % du PIB, ont été suspendues. Elles devraient être réactivées en 2024 sans que la France ne puisse les respecter.
C'est un véritable casse tète pour le gouvernement français qui se retrouve devant un dilemme entre la réduction la dette publique et les prix à payer sur le plan social. Ce gouvernement qui a encore une fois fait passer en force, grâce à l'article 49.3 de la Constitution, la loi de programmation des finances publiques fixant la trajectoire budgétaire de la France jusqu'en 2027, prévoit de ramener la dette à 108,1 % du PIB à cette échéance et le déficit public à 2,7 % du PIB, contre 4,9 % prévus cette année.