La CGT fait un constat amer en matière d’emploi, contrastant avec les ambitions du gouvernement qui vise à atteindre le plein-emploi à moyen terme. Aux créations d’emploi annoncées en grande pompe par l’exécutif, le syndicat relève des milliers de postes supprimés ou menacés en moins de dix mois.
Le syndicat CGT a annoncé, mercredi 22 mai en conférence de presse, avoir recensé, de septembre 2023 à aujourd’hui, 33 021 postes d’emploi « supprimés ou fortement menacés », relaye Le Figaro. La moitié de ces postes, précise le syndicat, concerne le secteur de l’industrie. Une précision qui sonne comme une réplique directe à la dernière sortie d’Emmanuel Macron qui a mis en avant une stratégie de réindustrialisation de la France en marche.
Le président qui s’exprimait mercredi, au lendemain du 7e sommet Choose France, à Versailles, a, en effet, laissé entendre que le rendez-vous a été fructueux, notamment avec des contrats d’investissement conclus avec des firmes étrangères à hauteur de 15 milliards d’euros. Un record en la matière pour le pays qui devrait se traduire par la création de quelque 10 000 postes d’emploi.
« Choose France, c'est l'arbre qui cache la forêt de la dernière saignée industrielle que nous sommes en train de vivre », a estimé, pour sa part, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Alors qu’elle présentait les États généraux de l’industrie et de l’environnement qu’organisera le syndicat le 28 mai, Sophie Binet n’a pas manqué de relever une hausse de 15% des licenciements, enregistrée dans les différents secteurs économiques, lors des trois premiers mois de l’année.
60 000 familles menacées de précarité
Pour la syndicaliste, l'annonce de la création d'emplois par Macron ne peuvent compenser les chiffres, arguant que les investissements projetés « sont de très courte durée et ont un effet très incertain sur l'emploi ». La secrétaire générale de la CGT a, par ailleurs, fermement dénoncé des emplois « créés à grand renfort d'argent public », estimant que « malgré les cocoricos de l'exécutif, notre secteur manufacturier représente toujours à peine 10% du PIB, bien loin de la moyenne européenne et de celle des pays de l'OCDE ».
Dans sa communication, la CGT, qui relève 130 plans de licenciement en place, indique que la précarité risque d'atteindre au moins 60 000 familles « en intégrant la sous-traitance et l'intérim ».