2003 : quand la canicule faisait des morts

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2003 : quand la canicule faisait des morts
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Pour mémoire, la canicule de 2003 a causé la mort de 15 000 personnes en France, dont une majorité de victimes âgées. Cette vague de chaleur demeure, à ce jour, la plus meurtrière qu’a connu la France.

Le bilan effrayant ayant fait suite à cet épisode de canicule a toutefois permis la mise en place de plusieurs dispositifs. Parmi ces derniers, la Vigilance canicule de Météo-France depuis 2004, une meilleure climatisation des maisons de retraite et la Journée de solidarité.

Une vague de chaleur historique

En 2003, la France et l’Europe sont frappées par la canicule la plus importante jamais enregistrée depuis 1947, selon Météo-France. Cette vague de chaleur historique avait alors provoqué la mort de près de 15 000 personnes, dont 87 % étaient âgées de plus de 70 ans. Au niveau européen, ce ne sont pas moins de 70 000 décès qui ont été attribués à cette canicule.

Le début du mois d’août 2003 est alors marqué par des températures dépassant les 40 °C, avec un record de 44 °C enregistré dans le Gard le 12 août. Les grandes villes ont alors connu des pics de pollution sans précédent. Les services d’urgence se retrouvent rapidement débordés par les multiples appels au secours qu’ils reçoivent. Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes hospitaliers de France, parle alors d’ « hécatombe », dans les colonnes du Parisien.

Il est alors très largement reproché au gouvernement de l’époque, jugé « passif et inerte » par François Hollande, de ne pas en avoir fait assez en termes de prévention et d’action pour empêcher ou, à défaut, de limiter les effets désastreux de cette canicule.

Aujourd’hui, des températures du même ordre que celles de l’été 2003 sont devenues très habituelles, mais elles ne provoquent plus la même tragédie que celle connue il y a 20 ans.

Quelles leçons avons-nous tirées de la canicule de 2003 ?

Si le bilan de la canicule de 2003 était aussi tragique, c’est essentiellement parce qu’elle représentait un phénomène encore peu connu, comme l’explique Pierre Carli, ancien chef de service au Samu. « La canicule et le coup de chaleur, qui n’est pas un coup de chaleur d’exercice, c’est un phénomène en France que très peu de gens connaissent. Certains dans le sud, car il y avait eu un épisode une dizaine d’années auparavant à Marseille. Mais en tout cas dans le nord, c’est un phénomène inconnu », rappelle-t-il.

La connaissance du phénomène de chaleurs extrêmes a évolué suite à la canicule de 2003 et des dispositifs ont été mis en place afin de mieux protéger les populations. Une journée de solidarité a été instaurée, de même qu’une Caisse de solidarité en faveur des personnes âgées et dépendantes.

La communication a par ailleurs été améliorée dans le but de mieux alerter la population sur les journées de chaleurs extrêmes. Le bulletin de Météo-France affiche, depuis 2004, les températures extrêmes en rouge vif et invite les personnes les plus fragiles à se mettre à l’abri lors des journées de fortes chaleurs.

Les personnes isolées sont également mieux prises en charge et encadrées. Cela a pour but « qu’elles ne se retrouvent pas seules, comme en 2003, en train de cuire, dans des endroits où elles se pensaient en sécurité, leurs appartements et leurs chambres », comme l’explique Pierre Carli. Il rappelle qu’ « il ne faut pas oublier le message de la canicule de 2003, il ne faut surtout pas baisser la garde ». 

 

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