Début novembre, la valeur du point Agirc-Arrco a été confirmée à 1,4386 euro, et ce, jusqu’au 31 octobre 2026. Pour près de 14 millions de retraités du secteur privé, cette décision signifie que leurs pensions complémentaires ne connaîtront aucune revalorisation pendant deux années consécutives.
Cette stagnation intervient dans un contexte économique difficile : inflation persistante, hausse des prix de l’énergie et des produits de première nécessité. Pour de nombreux retraités, la pension complémentaire Agirc-Arrco constitue une part essentielle de leurs revenus, venant compléter la retraite de base versée par la Cnav. Ainsi, toute absence d’augmentation, même légère, se traduit directement par une perte de pouvoir d’achat.
Pour illustrer l’impact concret de ce gel, 20 Minutes, dans un article consacré à cette baisse de pouvoir d’achat, donne l’exemple d’une personne disposant de 5 000 points. Celle-ci verra sa pension annuelle fixée à 7 193 euros, soit environ 599 euros par mois. Avec 10 000 points, la pension atteint 14 386 euros annuels, soit près de 1 199 euros par mois. Si ces montants restent identiques, l’inflation réduit leur valeur réelle : avec une hausse des prix de 1,2 % sur l’année, un retraité percevant 5 000 points perd près de 86 euros de pouvoir d’achat en un an. Autrement dit, le gel du point, loin d’apporter une stabilité, cache une érosion progressive du budget des retraités.
Des arbitrages budgétaires de plus en plus contraignants
Cette situation oblige les retraités à revoir leurs dépenses quotidiennes et à chercher des solutions pour préserver leur niveau de vie. Certains privilégient les promotions ou achètent directement auprès des producteurs locaux, d’autres limitent leurs sorties ou mutualisent leurs ressources avec la famille. La gestion des factures d’énergie et la recherche d’aides locales deviennent également des priorités, surtout à l’approche de l’hiver.
Le gel du point Agirc-Arrco met aussi en lumière la fragilité financière des caisses de retraite complémentaires. Les gestionnaires du régime justifient cette décision par la nécessité de maintenir l’équilibre du système. Mais pour les bénéficiaires, l’effet est immédiat : leur pouvoir d’achat recule alors même que les coûts de la vie augmentent.
Pour beaucoup, cette période nécessite vigilance et adaptation. Il est conseillé de suivre de près l’évolution de la pension, mais aussi de diversifier les sources de revenus complémentaires, via l’épargne ou des placements prudents.
Comprendre la différence entre la retraite de base et la retraite complémentaire, ainsi que l’impact des contributions sociales, devient crucial pour gérer son budget efficacement. Les perspectives de revalorisation du point ne se dessineront qu’à l’automne 2026, lorsque les partenaires sociaux et l’État pourront décider d’un nouvel ajustement.
